Une enquête menée par les services du ministère du Travail français et reprise par certains titres de la presse française a révélé que les salaires des descendants d'immigrés africains sont inférieurs de 14 % à ceux dont les parents sont Français de souche. Cette étude démontre- on ne peut plus clair- que la discrimination raciale en France ne se limite pas à l'état du sentiment seulement, mais se traduit aussi sur les fiches de paie. A postes similaires et à échelons égaux, les salaires ne sont pas forcément les mêmes, mais selon la consonance et l'intonation du nom de l'employé. L'écart entre les indemnités est plus fort chez les descendent d'immigrés africains que d'immigrés européens du Sud, a dévoila encore la même étude, initiée par la direction des études et statistiques (Dares) du département du ministère de Travail français. Celle-ci a décortiqué les salaires et profils socioprofessionnels dans des entreprises du secteur concurrentiel et des hôpitaux publics de dix salariés ou plus pour l'année 2006. 96 % de ces salariés ont des parents de nationalité française, 6 % d'entre eux sont descendants d'immigrés espagnols, italiens ou portugais et 2 % d'immigrés africains. Les salaires mensuels en brut sont inférieurs de 14 % pour les descendants d'immigrés africains et de 7 % pour les descendants d'immigrés espagnols, italiens ou portugais. Chez les moins de trente-cinq ans, les descendants d'immigrés africains sont plus nombreux à n'avoir aucun diplôme ou le seul BEPC que les salariés issus de parents nés Français en France (22 % contre 9 %), mais ils sont proportionnellement aussi nombreux à être diplômés du supérieur (48 %). L'étude explique ces écarts de salaires par des «caractéristiques socioprofessionnelles entre les populations de salariés et entre les postes occupés», pouvant elles-mêmes «résulter de phénomènes sociaux et culturels porteurs d'inégalités, et dont certains peuvent relever des pratiques discriminatoires, en amont ou en dehors du marché du travail (logement, orientation scolaire…) », souligne la Dares. Et de conclure qu'une fois prises en compte, ces différences de caractéristiques socioprofessionnelles, «les écarts de salaires horaires bruts (…) ne sont plus statistiquement significatifs».