Barack Obama n'est pas encore au bout de ses peines. Le voilà reparti en campagne électorale moins de treize mois après son arrivée au pouvoir. Les démocrates semblent en perte de vitesse dans les sondages en prévision de prochaines élections dans certains états. Il était vendredi dans l'ouest des États-Unis pour la deuxième journée consécutive afin de voler au secours de démocrates -en difficulté- dans les sondages. Les élections législatives de mi-mandat, en novembre, renouvelleront l'ensemble de la Chambre des représentants et un tiers du Sénat. Dans cette dernière assemblée, les démocrates viennent de perdre leur majorité qualifiée de 60 voix sur 100 qui leur permettait d'éviter toute obstruction des républicains, en encaissant le 19 janvier dernier une défaite inattendue dans le Massachusetts (nord-est). Peu après avoir reçu le Dalaï-lama à Washington, M. Obama a pris l'avion à destination, d'abord, de Denver, la capitale du Colorado, où il devait assister à une réunion électorale et de collecte de fonds pour le sénateur démocrate Michael Bennet, qui va tenter de conserver aux démocrates le siège qu'il détient. Le Colorado, que M. Obama avait enlevé lors de la présidentielle de 2008, est considéré comme un État décisif dans les élections nationales, car il peut basculer aussi bien à droite qu'à gauche. M. Bennet, 45 ans, avait été choisi par le gouverneur démocrate de l'État pour succéder au sénateur Ken Salazar nommé secrétaire à l'Intérieur par M. Obama début 2009. Il semble en position très délicate, avec 37% d'intentions de vote contre 52% à son adversaire républicaine. Mais rien n'est encore joué. Car les électeurs américains sont aussi capables du meilleur pour se prononcer en masse en faveur du démocrate. 1.5 milliard pour l'immobilier Après cette courte escale au Colorado, M. Obama était en fin de semaine à Las Vegas, la grande ville du Nevada, où il participera à un dîner destiné à lever des fonds pour les démocrates, selon son programme quotidien. À Las Vegas (Nevada), le président devait participer à une réunion publique suivie d'une séance de questions-réponses avec des Américains, un exercice qu'il effectue quasiment chaque semaine depuis la mi-janvier. Il devrait à cette occasion dévoiler un ensemble de mesures d'aide à des victimes de la crise du crédit immobilier, alors que le Nevada a été particulièrement affecté par ce phénomène déclencheur de la tourmente financière de 2008. Le plan doté d'un fonds de 1,5 milliard de dollars s'adressera aux États «qui ont été touchés le plus durement par les conséquences de (l'éclatement de) la bulle immobilière», c'est à dire où les prix moyens des maisons ont chuté de plus de 20% par rapport à leur niveau le plus élevé. Même si les prix ont commencé à se stabiliser, de nombreux propriétaires se retrouvent toujours avec des prêts à rembourser dont le montant excède la valeur de leur habitation. Une rencontre avec les membres de la Chambre de commerce de Las Vegas était également au programme, alors que le maire de la ville, Oscar Goodman, a récemment critiqué M. Obama pour avoir assimilé son agglomération parsemée de casinos à un endroit où l'on viendrait gaspiller son argent. Lors de ses interventions publiques, M. Obama n'a pas manqué de soutenir la réélection de Harry Reid, chef de la majorité au Sénat où il siège depuis 23 ans, mais qui concède actuellement neuf points aux républicains dans les intentions de vote à 10 mois des consultations législatives de la mi-mandat. Reconnaissant que «le climat politique est difficile», M. Obama a exhorté 2.000 militants démocrates réunis dans une salle de concert à soutenir leur candidat. Il «a besoin que vous vous battiez pour lui», a-t-il dit. M. Obama a enchaîné dès jeudi soir à Las Vegas une réunion de levée de fonds au domicile du magnat George J. Maloof junior, propriétaire d'équipes de sports collectifs en Californie et d'un casino à Las Vegas.