Le Directeur général de la Sûreté nationale algérienne, Ali Tounsi, a été tué jeudi par balles par un de ses subordonnés, dans ses locaux, lors d'une réunion à Alger. L'enterrement du défunt Ali Tounsi a eu lieu hier, après la prière de vendredi, au cimetière d'El Alia. Cet assassinat intervient dans une période houleuse au sein du pouvoir algérien, sous fonds de scandales de corruption. Les interprétations de la rue algérienne sont nombreuses. Elles versent toutes dans «la théorie du complot». Selon le communiqué du ministère de l'Intérieur, «le décès de M. Ali Tounsi est survenu à 10H45 (09H45 GMT) lors d'une séance de travail au cours de laquelle un cadre de la police, apparemment pris d'une «crise de démence», a utilisé son arme et blessé mortellement le colonel Ali Tounsi. Après quoi, il a retourné l'arme contre lui, se blessant gravement». L'assassin présumé, Ouldtach Chaib, âgé de 64, est un retraité de l'Armée nationale populaire (ANP) et chargé, récemment par Ali Tounsi, à la tête de l'unité héliportée de la DGSN, apprend-on. Le communiqué précise que l'auteur de l'assassinat a été transféré à l'hôpital. Selon des sources concordantes, le tireur a agi en réaction à son limogeage par le patron de la police qui le soupçonnait de «malversation dans la gestion de dossiers liés à des marchés d'achats d'équipements en faveur de la DGSN». D'après des sources, l'assassin avait retourné contre lui son arme après avoir abattu Ali Tounsi, alors que d'autres sources avancent qu'il était blessé lors de la riposte des policiers présents à la réunion. Une enquête judiciaire a été ouverte pour «déterminer les circonstances de ce douloureux événement», révèle le communiqué. Aziez El Afani, un Commissaire Divisionnaire, aurait été désigné pour assurer l'intérim de la DGSN.