Les dépenses de la Caisse nationale de sécurité sociale durant l'année écoulée ont atteint 200 milliards de dinars, selon le DG de la Sécurité sociale au ministère de Travail, Djaouad Bourkaib, qui s'exprimait hier sur les ondes de la chaîne III. Ces dépenses colossales n'ont pas altéré l'équilibre financier de la CNAS durant l'exercice 2009. Voulant donner plus de détails sur ses dépenses, il a révélé que les frais hospitaliers avaient coûté à l'Etat (durant l'année dernière) 38 milliards de dinars. Pour maîtriser cette hausse de la facture des soins hospitaliers, le ministère du Travail et de la Sécurité sociale a entamé à partir du 1er mars 2010 -la mise en place- du système de contractualisation avec les établissements hospitaliers. «Nous avons installé des structures spécifiques chargées de la contractualisation. Nous avons formé presque 600 personnes qui interviennent dans ce système. Du côté de la santé, les bureaux d'entrée des hôpitaux ont été dotés de moyens matériels pour s'adapter à ce nouveau dispositif», précise le DG de la Sécurité sociale. Le nouveau système autorise une meilleure identification des usagers des hôpitaux et la systématisation du financement par facturation des soins dispensés aux assurés sociaux. «Nous avons tous les instruments qui nous permettent de savoir la qualité du patient qui se présente à l'hôpital. Avec la carte Chifa, on saura tout sur le malade. Le fichier des ayants-droits de la CNAS est également hébergé dans le nouveau système et peut être interrogé à distance», a-t-il révélé. 2,7 millions de cartes de remboursement Chifa ont été déjà établies. L'application du système de contractualisation entre la Sécurité sociale et les hôpitaux offre des avantages multiples. D'abord, pour les assurés sociaux : qu'ils soient affiliés à la CNAS ; à la CASNOS ou à la DAS, sur simple présentation de la carte Chifa, le citoyen ne devra s'acquitter que d'une partie des frais de soins. L'autre partie étant automatiquement prise en charge par les caisses de Sécurité sociale. D'autre part, sur simple lecture de la carte Chifa, le praticien connaîtra tous les antécédents du patient. Ce qui affinera le diagnostic. L'autre avantage de la contractualisation hôpitaux-Sécurité sociale est de permettre une meilleure maîtrise des coûts et des dépenses relatifs à la santé publique. Le transfert d'argent à titre forfaitaire, effectué annuellement par les Caisses de Sécurité sociale aux profits des hôpitaux publics, se fera d'une manière plus affinée grâce à une gestion transparente et une visibilité plus claire des besoins réels. La gestion en temps réel des opérations de soins aura pour avantage de garantir la traçabilité des aides et renforcera la confiance entre le bailleur de fonds et le bénéficiaire. Le nouveau système apportera certainement un plus dans l'élaboration des futures politiques de santé, en se basant sur des statistiques réelles. Il sera ainsi permis de suivre l'évolution d'une maladie par simple consultation de la base de données. Ce qui simplifiera le choix des cibles et des mesures à adopter pour la combattre. Il est à rappeler que le système de contractualisation des soins a été ordonné par le président de la République en septembre 2008 (lors d'une réunion restreinte d'évaluation relative au secteur de la santé). Ce système a pour objectifs majeurs de maîtriser les coûts et les dépenses en soins de santé ainsi que de garantir un meilleur accès aux soins pour les assurés sociaux, les démunis et les non-assurés, mais disposant de ressources financières.