L'équilibre financier de la Caisse nationale de retraite est assuré. Le fonds national de réserve accumule 60 milliards de DA. Les pouvoirs publics comptent améliorer davantage la couverture sociale des retraités. En matière d'assurance maladie, l'acquis du système du tiers payant du médicament sera élargi aux retraités pour les autres soins de santé grâce au dispositif du médecin traitant. Une bonne nouvelle qui va certainement susciter une grande satisfaction chez les assurés sociaux : la mise en œuvre de ce dispositif sera effective à partir de demain. En quoi consiste cette mesure ? Le médecin généraliste sera désormais le médecin traitant, donc il sera le premier recours des assurés sociaux, expliquent les initiateurs du projet. Le spécialiste interviendra en coordination avec ce dernier pour les soins spécialisés et pour la prise en charge des malades chroniques. L'objectif recherché à travers une telle décision est de promouvoir la qualité de la prise en charge des assurés sociaux auprès des médecins spécialistes ou généralistes. Avec cette démarche, la caisse de la Sécurité sociale pourra également rationnaliser davantage les dépenses de santé, estimées pour l'année 2008 à plus de 155 milliards de DA, dont 77 milliards concernent le médicament. Pour cela, les praticiens auront à signer une convention dont les dispositions exigent la prescription de générique et l'usage rationnel de soins. Ils bénéficieront ainsi d'une rémunération déterminée. Des majorations au titre des prestations fournies tels la coordination des soins, la tenue de dossier médical, le développement des actions de prévention, et tout ce qui touche à la prise en charge de l'assuré social seront également ajoutées. “Ce sera des majorations qui vont aller pour le médecin généraliste jusqu'à 300 DA et jusqu'à 500 DA pour le spécialiste. C'est-à-dire avec une rémunération de base majorée en fonction des engagements tenus par le praticien”, a précisé hier M. Djaouad Bourkaieb, directeur général de la Sécurité sociale au ministère du Travail sur les ondes de la radio Chaîne III. L'opération touchera, faut-il le rappeler, dans une première phase les retraités d'Annaba, désignée comme wilaya-pilote. Elle sera à l'horizon 2011 ou 2012 généralisée aux autres catégories et autres wilayas notamment celles utilisant les cartes Chifa. M. Bourkaïeb ne cache pas son optimisme quant à la réussite de cette initiative. Pour lui : “Cette évolution a été très bénéfique pour le citoyen puisque nous avons commencé avec 500 000 bénéficiaires des soins gratuits dans les années 2000, aujourd'hui, ils sont près de 2 millions.” À cela, il faut ajouter l'acquisition gratuite des médicaments. La gratuité touchera en outre les soins de santé au sein des praticiens médicaux qui touchera en premier lieu les retraités. Abordant les équilibres financiers de la Caisse nationale des retraites (CNR), Djaouad Bourkaïeb évoque le rôle primordial que jouera le Fonds national des réserves de retraite décidé par le président de la République en 2006. Il est alimenté à raison de 2% des revenus de la fiscalité pétrolière. Il cumule actuellement un montant de plus de 60 milliards de DA et atteindra 90 milliards de DA d'ici à la fin de l'année 2009. Pour le moment, rassure-t-il, la CNR est en mesure de garantir le paiement des pensions et des allocations de retraite grâce aux cotisations et à sa trésorerie. Et en cas de besoin à l'avenir, le fonds peut être utilisé. Pour l'année 2008, les dépenses de la CNR y compris celles de la solidarité nationale, ont atteint 290 milliards de DA. Une partie est financée par l'Etat. Par ailleurs, souligne M. Bourkaïeb, les pensions et les allocations de retraite ont été revalorisées à un taux cumulé de 50% depuis 2000. L'exonération de l'impôt sur le revenu global (IRG) a touché quelque 250 000 retraités pour les pensions se situant entre 12 000 DA et 20 000 DA suite aux dispositions des lois de finances 2008. Le gain moyen dépasse les 650 DA/bénéficiaire. Badreddine KHRIS