Les lourdeurs rencontrées au niveau des représentations consulaires pour l'obtention des visas de circulation sont une entrave aux opérations de maintenance et perturbent le trafic aérien, a indiqué hier le secrétaire général de l'Association africaine des compagnies aériennes (AFRAA), Nick Fadugba, lors de la 19ème conférence des centres de maintenance aéronautique africains «MRO Africa». En effet, les techniciens en maintenance aéronautique rencontrent des difficultés pour obtenir des visas express pour se rendre dans certains pays entre pays africains afin d'effectuer leurs interventions de dépannage, a-t-il dénoncé. Les Compagnies ont du mal à transférer leurs appareils vers des pays où se trouvent des centres de maintenance pour la réparation, car certaines opérations de dépannage nécessitent des équipements lourds intransportables. Conséquence, le trafic aérien est perturbé faute d'avions, s'accordent à dire les experts en la matière, présents lors de cette rencontre à Alger. D'ailleurs, le Pdg d'Air Algérie, Abdelwahid Bouabdallah, a indiqué que «l'Afrique est devenue une desserte vitale pour les Compagnies aériennes, notamment avec toutes les mesures européennes et américaines en matière de sécurité aérienne et de contrôle SAFA (Safety Assessment of Foreign Aircraft)», en marge de l'ouverture officielle de cette 19ème édition. A ce propos, il affirmera : «nous sommes à l'aise, car nous avons l'une des plus grande base de maintenance en Afrique, nous avons le savoir-faire, la ressource humaine et les moyens. Air Algérie possède une expérience de 63 ans» et son origine remonte à 1947. C'est pourquoi- la Compagnie algérienne a décidé de se tourner vers des partenariats africains- en décrochant quatre contrats de maintenances avec des Compagnies libyennes et une soudanaise. Des contrats qui ne limitent pas le nombre de dépannages -donc «ouverts»- puisque Air Algérie présente une prestation à ses clients en joignant les facteurs qualité et prix. Il est vrai que la Compagnie nationale débute dans la commercialisation de son savoir-faire en matière de maintenance et compte devenir leader en Afrique. Et pourquoi pas dans le monde, puisque la base de Dar El Beïda est de l'envergure de celle de la Lufthansa en Allemagne, puisque sa capacité d'accueil est de 12 avions. Bien que le départ volontaire a fait perdre à la Compagnie nationale 450 mécaniciens, Air Algérie a réussi à les remplacer par 300 autres plus jeunes, selon M. Bouabdallah. S'agissant de l'émission du gaz carbonique, Air Algérie paie cette pollution, mais elle n'est pas d'accord de payer le coût de tout le trajet de Tamanrasset à Paris, car une partie ne se trouve pas dans l'espace européen. L'Algérie paie la pollution de ses avions en Europe Pour sa part, le ministre des Transport, Amar Tou, dira : «sur la question des émissions de gaz carbonique, l'Union européenne (UE) a pris sa décision pour le paiement de taxe. L'Algérie, en ce qui la concerne, a opté pour une démarche globale pour convaincre d'appliquer la décision de l'OACI» en espérant que «la démarche aboutira». Une problématique qui sera discutée lors de l'assemblée annuelle de l'OACI, le 11 septembre prochain, a précisé un cadre du ministère. Le ministre souhaite voir Air Algérie devenir «un sous-traitant industriel dans le domaine de l'aéronautique», notamment dans la région, car la Compagnie est en plein processus de renouvellement total de sa flotte aérienne. Elle a pu acquérir onze (11) avions neufs, dont deux (2) ont été déjà réceptionnés, un autre le sera ces jours-ci, le dernier est prévu pour la fin du mois d'avril prochain. Pour les 7 restants, trois seront réceptionnés avant la fin de l'année (2010). En fin, les quatre derniers durant le 1er semestre 2011, détaillera le ministre. Ainsi, Air Algérie s'adapte aux nouvelles normes écologique et économique. Pour revenir sur la problématique des émissions de gaz carbonique, l'UE a élaboré une liste noire des Compagnies non fiables considérées par l'AFRAA -comme une mesure «unilatérale»- et avait entrepris des négociations avec les Européens sur la question (la semaine dernière). Hier, la France a décidé de laisser tomber la taxe carbone suite aux pressions des députés. Conséquence, de ces négociations ou coup électoral pour les régionales, s'interrogent les experts et professionnels de l'aéronautique. Il est à signaler que les négociations se poursuivront avec l'Organisation de l'aviation civile internationale (OACI) pour le retrait de certaines Compagnies africaines de cette liste noire, ceci avec le soutien de l'Algérie.