La production de la filière forestière nationale a connu un recul considérable en 2009, marquée par une baisse des exportations de liège, provoquant une chute drastique des recettes provenant du secteur. C'est ce qu'a indiqué le directeur général des forêts, Tahar Mahdid, à l'APS, précisant que le liège constitue la principale source de recettes en devises du secteur. Selon lui, la production nationale a quasiment été divisée par deux. Passant à 51.075 quintaux en 2009 contre 90.321 quintaux en 2008, alors que la production nationale était de l'ordre de 1,3 million de quintaux sur les dix dernières années. La crise économique mondiale a été l'autre revers pour la filière nationale du liège. Ses principaux clients sont : la France, l'Italie, l'Espagne et les Etats-Unis. Ainsi, les exportations algériennes de liège ont baissé à 50,73 millions de DA en 2009, contre une moyenne annuelle de 300 millions de DA, au plus fort de la demande mondiale de liège. Pour info, la production mondiale de liège est concentrée dans les pays de la Méditerranée occidentale, et ce, à hauteur de 81% dans les pays de l'Europe et de 19% par les pays du Maghreb (Algérie, Maroc et Tunisie). Sur ses 4,7 millions d'hectares (ha) de forêts, l'Algérie compte actuellement un peu plus de 440.000 ha de forêts de chênes dont 229.000 ha de chênes de liège. Cette superficie place l'Algérie en troisième position au niveau méditerranéen, derrière le Portugal et l'Espagne, avec ses différents types de chênes productifs, principalement ceux de la partie Est du pays où se concentre l'essentiel des petites et grosses unités de production. Enfin, et selon M. Mahdid, le liège n'est pas la seule filière du secteur en souffrance : «l'arrachage de l'Alfa ne rapporte plus, ce qui a incité la main-d'œuvre à migrer vers d'autres secteurs, d'où cette faiblesse croissante d'année en année de la production», a-t-il indiqué à l'APS. De 5.650 tonnes en 1999, la production nationale d'Alfa a chuté à 1.434 tonnes en 2008 et à 852 tonnes en 2009, avec une moyenne de 1.712 tonnes sur la décennie: «'En plus des désinvestissements massifs dans cette filière, il y a surtout le coût très bas de la main-d'œuvre qui est à l'origine de la baisse drastique de la production»,, a estimé M. Mahdid, selon l'Agence de presse. Le bois mort s'offre une seconde jeunesse Pour autant, le bois reste un produit à forte valeur-ajoutée dans le secteur. «C'est notre meilleur produit, celui qui rapporte le plus en termes de trésorerie», a affirmé le même responsable. Sur les 251,3 millions de DA de recettes générées par les sous-produits forestiers en 2009, 151 millions de dinars (plus de 60%) ont été versés au Trésor public suite à la vente de bois par le biais d'adjudications, précisant que «généralement, c'est le bois mort induit par les incendies de forêts qui rapporte le plus».. En effet, les surfaces «mangées» par le feu font l'objet, en hiver, d'enchères à travers l'adjudication de milliers d'hectares de bois calcinés ou bois mort (qui sont transformés en cageots pour fruits et légumes ou en sous-produits d'ébénisterie). «Derrière chaque cageot, palette d'emballage ou des pieds de table de cuisine produits et vendus sur le marché national, il y a sûrement quelques chênes Zen ou des pins pignons transformés», a expliqué une ingénieure agronome, spécialiste en Foresterie.