Selon l'agence APS, le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, Tayeb Louh, a affirmé, jeudi, à Alger, lors d'une séance plénière de l'APN, que l'Algérie ne renoncerait pas aux principes de solidarité et de partage sur lesquels repose le système de retraite. Dans ce sens, il a indiqué que la pension de retraite était calculée à 2,5% sur chaque année de service rappelant que la France applique le taux de 1,5%, alors que la majorité des pays appliquent un taux de 2%. Ainsi , le ministre a réaffirmé que l'Etat ne renoncera pas à ce taux ajoutant qu'une personne qui a travaillé 32 ans touchera sa pension à 80%. Il a rappelé également que le départ à la retraite sans condition d'âge a été adopté "à la demande du Fond monétaire international (FMI) au moment où l'Algérie était frappée par des crises économiques". Les objectifs escomptés par les mesures de création d'emplois n'ont pas été atteints, a-t-il soutenu, ajoutant que ce système menaçait le régime de retraite de faillite, a-t-il fait savoir. Par ailleurs, il a rappelé que le départ à la retraite sans condition d'âge a coûté à l'Etat des dépenses estimées à 360 milliards DA depuis 1997. "La caisse nationale des retraités (CNR) a cessé le versement des pensions et a fait recours à la caisse d'assurance chômage (CNAC) pour emprunter 10 milliards DA pour palier le déficit". Il a enfin rappelé la création, sur instruction du président de la République, du Fonds national des réserves de retraite auquel 2% de la fiscalité pétrolière ont été consacrées dans le cadre de bonne gouvernance. D'autre part, M. Louh a expliqué que la création du Fonds de réserve des retraites à pour objectif de "préserver les deux principes de solidarité et de répartition", soulignant que le taux de contribution à la sécurité sociale est passé de 16% à 17,25% pour les retraités "afin de préserver l'équilibre financier du dispositif national de retraite". Ainsi, s'agissant du même contexte, la décision de reconsidérer la retraite sans condition d'âge résulte de cette série de réformes. En outre, les résultats des travaux du groupe de travail mis en place à cet effet seront soumis au Premier ministre qui décidera de la tenue d'un sommet de la tripartite, laquelle procédera à l'examen des propositions. En outre, le ministre a souligné que le mécanisme d'augmentation des pensions de retraite était défini par la loi. Celle-ci stipule que cette augmentation a lieu début mai de chaque année par décision du ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, sur proposition du conseil d'administration de la CNR. Elle doit tenir compte de l'équilibre budgétaire de la Caisse, a-t-il ajouté. M. Louh a précisé que la pension de retraite ne devait pas être inférieure à 75% du SNMG (actuellement estimé a 15000DA/mois), indiquant que tout prétendant à une pension de retraite doit faire valoir 15 années de service minimum. Pour moins de 15 ans le candidat a droit à une allocation mensuelle fixe. La CNR prend en charge quelque 1 600 000 retraités, a fait savoir le ministre dans ce sens.