Dorénavant, les praticiens de la santé publique en conflit avec leur tutelle, vont tout bonnement boycotter leur ministère, celui de la Santé et de la Réforme hospitalière. C'est ce qu'a déclaré le Dr Youcefi Mohamed, président du Syndicat national des praticiens spécialistes de la santé publique(SNPSSP) à l'occasion d'un rassemblement symbolique tenu hier matin au niveau du CHU Mustapha Pacha. Selon lui, à défaut de résultats concrets au sortir des réunions de conciliations, organisée à plusieurs reprises au niveau du ministère de la Santé, il ne sera désormais répondu qu'à des propositions concrètes de la part des pouvoirs publics. Dr Youcefi avait déjà dénoncé, lors de précédentes rencontres avec la presse, les rencontres sollicitées pourtant par la tutelle, «sans que cette dernière n'ait à y proposer», avait-il ironisé. Certaines de ces réunions avaient duré parfois de longues heures et s'étaient soldées par des échecs. Aujourd'hui, l'intersyndicale insiste que, dès lors, seules les propositions seront étudiées. D'ailleurs, pour symboliser ce refus d'abnégation et cette détermination, ils étaient très nombreux (plus d'un millier) à se rassembler, samedi matin, au centre de l'hôpital Mustapha Pacha, munis de banderoles, de pancartes et autres tracts appelant à une réforme de leur secteur. Par ce rassemblement symbolique, les praticiens présents comptaient bien démonter à qui veut savoir que leur mouvement de contestation continuait bel et bien, malgré le gel de la grève. Rappelons que la semaine dernière, ces mêmes praticiens ont mis fin à 4 mois de grève ininterrompue à la suite de menaces de révocation et autres sanctions judicaires. Des actions communes médecins/enseignants Pour dénoncer l'atteinte au droit de grève, dont les médecins et les enseignants se disent victimes, des contacts sont en cours entre l'intersyndicale de la santé publique et celle des syndicats d'enseignants pour de futures actions. Selon eux, les pouvoirs ont touché au droit de grève que la Constitution algérienne leur confère et ce, en les menaçant de révocations et autres sanctions judiciaires à la suite de mouvement de grève dans leurs deux corporations. En effet, rappelons que les deux corps de métiers ont échappé de peu à des poursuites judiciaires. Cette dernière ayant déclaré leurs deux grèves illégales.