La capitale qui suit un processus de clochardisation, devient de plus en plus infréquentable. Même les quartiers du centre-ville, d'ordinaire calmes et sécurisés, sont aujourd'hui des fiefs pour des voleurs et autres agresseurs. Pour exemple, en l'espace de quelques jours, plusieurs cas de vols avec effraction nous ont été signalés dans le quartier dit du Sacré Cœur, habituellement calme. Selon les riverains, premières victimes de la décadence que connaissent leurs quartiers, leurs portières de voitures sont brisées ou tordues, leurs autoradio dérobés, et ce, en plein jour et devant les regards des passants. Depuis peu, le phénomène des parkings sauvages, s'est lui aussi imposé dans ce quartier. Des jeunes venus d'autres communes d'Alger se sont appropriés les trottoirs et font payer le droit au stationnement aux riverains eux-mêmes. Il faut dire que le «Sacré Cœur» a de quoi attirer ces jeunes, mais cela pourrait malheureusement changer à l'avenir. En effet, glaciers, fastfood et autres salons de thé à la mode y ont élu domicile, d'où sa large fréquentation. De plus, le «Sacré Cœur» accueille également des institutions publiques, telles que le ministère de la PME et de l'Artisanat, le ministère de l'Habitat et une des directions de la compagnie nationale Sonatrach. Vols, agressions, attaques La semaine dernière, la presse avait fait échos d'une attaque de bus au niveau du quartier de Badjarah, dans la banlieue d'Alger. 14 assaillants auraient pris en otage ce transport en commun avant de débarrasser tous ses passagers de leurs biens les plus précieux. Selon les témoignages recueillis, les agresseurs étaient munis d'armes blanches et de bâtons, ce qui a fortement choqué les victimes, ceci même après le dénouement de la scène d'horreur. Une enquête a été ouverte après coup au niveau de la police, mais les victimes n'en attendent pas beaucoup. Et pour cause ! A Alger, les agressions, vols et autres attaques armées sont devenus légions. Pour agrémenter le tout, la nuit de dimanche à lundi a connu des échauffourées d'une extrême violence au niveau de la commune de Birkhadem. Des batailles rangées -dignes des films de cap et d'épées- selon les témoignages. Les Algérois sont désormais avertis. D'ailleurs, nombreux sont ceux qui déclarent sortir de chez eux…la peur au ventre.