Oran se réveillera demain sur le plus grand événement économique jamais organisé dans ses murs. Elle aura retenu son souffle pendant plus de deux ans qu'auront duré les travaux de préparation du LNG16 et qui auront chamboulé quelque peu sa quiétude habituelle, mais fidèle à l'adage populaire, bien oranais, qui dit que «les noces d'une nuit nécessitent une préparation de plusieurs années», la cité s'est presque totalement focalisé sur un seul objectif : recevoir dignement ses hôtes de marque. C'est qu'Oran, joyeuse méditerranéenne, a toujours su recevoir, avec le peu de moyens dont elle disposait. «Oubliée» des programmes de développement jusqu'à il y a une décennie, Oran se suffisait de son aura et de «son héritage urbain colonial» pour demeurer, malgré les retards structurels, une des premières cités méditerranéennes, gaie, joyeuse et, surtout hospitalière. Mais elle n'est pas que cela… Oran ne découvre point l'industrie gazière grâce au GNL16. N'est-ce pas dans la wilaya d'Oran qu'est implantée la première usine de gaz du monde, la Camel ? Certains n'y auront peut-être retenu que le titre éponyme mythique de la chanson raï. L'Histoire retiendra que c'est là un des fleurons de l'industrie gazière du pays que la diva Rimitti et le King Khaled ont immortalisé parce que justement, la Camel symbolise la création de richesses et de progrès. Oui, Oran est la capitale du Raï et elle doit en tirer de la fierté, mais elle n'est pas que cela, comme le prétendent certains amnésiques et réducteurs. Oran peut se targuer d'avoir ses bâtisseurs, ses artistes, ses penseurs, ses sportifs et ses managers. Le choix d'Oran pour la tenue des assises mondiales du gaz, loin d'être un cadeau ou «une perche tendue à la ville pour redorer son blason», est un juste retour des choses pour une cité qui s'impose, depuis des siècles, comme une véritable métropole méditerranéenne et une des places fortes du développement national. Le GNL 16 n'est ni un présent, ni encore moins une corvée, mais un véritable challenge qu'Oran saura relever.