Oran, la métropole méditerranéenne, s'apprête a abriter un observatoire de la Méditerranée et du développement durable, baptisé le « Jardin méditerranéen ». C'est ce qu'a annoncé hier, lors de la réunion du dialogue 5+5 consacré au thème de l'environnement, le ministre de l'Aménagement du territoire, de l'Environnement et du Tourisme, M.Cherif Rahmani. Cet observatoire sera, selon le même orateur, «d'une superficie de 40 hectares et sera situé sur le littoral au cœur de la belle ville d'Oran». Abordant le choix de la thématique de cette rencontre, le ministre a souligné qu'il y va du développement durable de la Méditerranée dont les conflits hypothèquent le développement». Il soulignera que «la crise de l'environnement de cette région menace jusqu'à son existence». Il indiquera dans son discours que «le changement climatique dans cette région est susceptible de marquer le plus l'environnement et les activités humaines». Cherif Rahmani a souligné que «le développement durable en Méditerranée est face à un changement d'échelle qui fait reculer les lignes». Les changements sont relatifs à la population dont le nombre est en croissance continue et la seconde, à celle de l'urbanisation. A ce propos, il dira que «l'urbanisation accélérée conjuguée à la croissance démographique dans les pays du Sud ont conduit à une crise environnementale sans précédent». Il abordera également la dégradation de l'environnement dans les pays du Sud, notamment la question de la gestion rationnelle des ressources en eau et la question agricole et l'espace rural en crise. A ce propos, il dira, pour l'agriculture, qu' «il faut doubler les rendements sans céder au consumérisme de la production intensive afin de satisfaire un modèle d'alimentation durable». Rahmani relèvera, dans son intervention, «qu'il s'agit d'une équation difficile dans un milieu méditerranéen où les ressources limitées et fragiles sont des facteurs freinants». La crise écologique générée par le dérèglement climatique n'a pas été en reste de l'intervention du ministre. Il soutiendra que « le coût de l'inaction face à tous ces phénomènes serait considérable, notamment dans la région de la Méditerranée ». Il appellera à une intensification de la coopération et soulignera que « l'Algérie plaide pour trois pistes de coopération : l'amélioration des connaissances des modèles à l'échelle méditerranéenne, dans le cadre d'un Observatoire de la Méditerranée et du développement durable ; l'élaboration et l'harmonisation des plans climat des différents pays, élaborer un plan climat méditerranéen, et la mise en place d'un cadre de concertation et d'expression informelles entre les pays méditerranéens sur le climat ; et finalement la lutte contre le changement climatique et structurellement lié au développement des énergies renouvelables ». En conclusion, Cherif Rahmani a appelé les participants à cette réunion à relever les défis dans le cadre d'une coopération régionale beaucoup plus active car, dira-t-il, il s'agit de l'avenir de la Méditerranée, des enfants qui naissent aujourd'hui et qui, en 2030, auront 20 ans. L'avenir de ces enfants dépend de notre courage et de notre volonté de donner des signaux concrets à nos opinions et des politiques qui seront menées».