La Méditerranée est l'une des régions du monde où le changement climatique est susceptible d'avoir un impact sur l'environnement et les activités humaines. L'Algérie plaide pour la mise en place d'un observatoire de la Méditerranée et du développement durable. Baptisé le Jardin méditerranéen, il sera domicilié au littoral d'Oran, a plaidé Chérif Rahmani, ministre de l'Environnement et du Tourisme. Il explique que l'observatoire aura la mission d'améliorer les connaissances sur le sujet à l'échelle méditerranéenne. Le développement de la Méditerranée a été au centre des débats de la réunion des ministres de l'Environnement des pays du dialogue «5+5» réunis hier à Oran. L'enjeu est de taille. Plusieurs mutations marquent ces dernières années les deux rives de la Méditerranée. L'Algérie se place en pole position en proposant une étude complète sur le sujet. Celle-ci a relevé autant de dysfonctionnements qui menacent la Méditerranée. Selon Chérif Rahmani, le temps presse, compte tenu des aléas, particulièrement les inondations. A cela, il faut ajouter les effets aggravants comme l'urbanisation accélérée des sites et le changement climatique. La proposition de la partie algérienne met en valeur la nécessité de mettre en place un cadre de concertation commun d'expression informelle entre les pays des deux rives de la Méditerranée. Selon lui, la menace est collective et concerne tous les pays réunis hier à Oran. La création d'un cadre d'expression informelle est, selon le ministre, motivée par l'échec du Sommet de Copenhague. Ce dernier n'a pas enregistré les résultats escomptés, a indiqué le ministre, préconisant que les plans nationaux de climat consolideront le Plan climat méditerranéen dans un cadre coordonné des orientations et décisions qui seront approuvées au niveau international. Cela dit, il est plus que nécessaire d'élaborer et d'harmoniser les plans climat des différents pays, et ce aux fins de restituer la cohérence d'ensemble. Expliquant l'enjeu, le ministre met l'accent sur les conflits qui hypothèquent le développement de la Méditerranée. Une autre crise menace les pays du Bassin méditerranéen. Dans cette région, le changement climatique est susceptible de marquer le plus l'environnement et les activités humaines, comme souligné par les experts. Sur les rives de la Méditerranée, il est aussi observé la forte concentration des villes et des activités humaines. Ce n'est pas tout. La biodiversité est menacée tandis que plusieurs cités de la Méditerranée sont en train de muter, d'exploser et de changer d'échelle en termes de nombre et de masse. Les premiers changements sont déjà là. En effet, la population sera de 524 millions en 2025, soit autant que la population actuelle de l'Union européenne et de la Russie. La crise environnementale des pays du Sud est accentuée à la faveur de l'urbanisation rapide et de la croissance démographique. Selon le ministre, les populations urbaines des pays du Sud sont en constante croissance alors que celles-ci manquent de ressources et de capacités managériales. L'extension des villes n'est pas maîtrisée et s'étend jusqu'aux terres agricoles. A cela vient se greffer la gestion des déchets ménagers qui préoccupe les responsables. La pollution atmosphérique est aussi en croissance. La situation se complique à la faveur de la pollution industrielle. Là aussi, le ministre a plaidé pour la mise en place d'une agence méditerranéenne des villes durables. Il explique que l'expérience des pays du Nord peut s'avérer utile quant à la planification et au renouvellement du tissu urbain. Le ministre a appelé au report des projets d'urbanisation et l'institution d'un schéma d'aménagement côtier méditerranéen. Celui-ci peut être un instrument de rationalisation et de rapprochement des politiques des pays concernés.