«Les investissements internationaux dans le pétrole ont enregistré une chute de 20% en raison de cette crise », selon l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole qui tente de développer sa propre banque de données pour mieux réguler le marché. « Si le prix du baril de pétrole retombe en dessous des 65 dollars, l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep), composée majoritairement de pays arabes, devra agir immédiatement », a recommandé le ministre koweïtien du Pétrole, Ahmad Abdallah al-Sabah, en marge de l'ouverture du 9ème Congrès arabe de l'énergie. Il est à signaler que les prix du baril poursuivent leur dégringolade avec des volumes d'échange quasiment records, se situant, pour l'instant, en dessous des 80 dollars. La crise économique en Europe a sérieusement affecté les pays pétroliers notamment arabes, totalement dépendant des exportations hydrocarbures. L'envolée du dollar face à l'euro et la hausse des stocks américains de 2,8 millions de barils la semaine dernière, reflétant ainsi la faiblesse de la demande, semblent déprécier les cours donc les recettes pétrolières de ces pays et par conséquent les investissements énergétiques. En 2009, la Société arabe des investissements pétroliers (Apicorp, filiale de l'Organisation des Pays Arabes Exportateurs de Pétrole- Opaep), dont l'Algérie est membre, a réalisé une hausse de 112% de son bénéfice net, passant à 58,5 millions de dollars contre 27,6 millions de dollars en 2008 et l'ensemble des actifs de la société a aussi cru de 15% passant de 3,56 milliards de dollars en 2008 à 4,1 milliards de dollars fin 2009, a rendu public Apicorp qui notait que ces performances financières sont réalisées «en dépit des conditions désavantageuses engendrées par la crise économique mondiale et ses répercussions sur le marché des crédits », avait-on rendu public lors de sa 34e assemblée générale ordinaire, tenue à Djeddah (Arabie Saoudite). Au premier trimestre 2010, la société a réalisé un bénéfice net de 41,4 millions de dollars contre 16,9 millions de dollars durant la même période de l'année écoulée, soit une croissance de 245%. Créée en 1975 afin de participer au financement de projets arabes industriels et pétroliers, Apicorp (siège en Arabie saoudite) a adopté une stratégie d'investissement reposant sur la prise de participations aux capitaux de projets pétroliers et industriels et la prospection des opportunités d'investissement rentables dans le secteur pétrolier (industries pétrolières et gazières, pétrochimie et services pétroliers). Elle compte dix membres: Algérie, Arabie Saoudite, Emirats arabes unis, Bahreïn, Syrie, Irak, Qatar, Koweït, Libye et Egypte. Ces résultats ne sont en fait que les conséquences de la hausse des prix du baril de pétrole en juillet 2008, atteignant ainsi 147 dollars, soit un pic historique. Un baril situé entre 70 et 80 dollars pour assurer les investissements Il ne faut pas se réjouir car plusieurs pays arabes ont annulé leurs investissements lorsque les prix avaient chuté ensuite, notamment en Arabie Saoudite, au Koweït et aux Emirats Arabes Unis. L'autre raison ayant freiné les investissements rabes dans l'énergie est la vétusté des oléoducs et gazoducs. A l'époque, les ministres de l'Opep dont Chakib Khelil alors président de l'Organisation avaient indiqué que pour assurer leurs investissements, le baril de pétrole devra se situer entre 70 et 80 dollars. Lors de ce Congrès, qui se clôture mercredi prochain, un panel sur le thème «Perspectives et risques d'investissement dans des projets pétroliers et gaziers dans les pays arabes» va plancher sur la question, comme l'évolution du marché énergétique international et son impact sur les pays arabes, les évolutions technologiques prévues à l'horizon 2050 et leur impact sur le secteur des hydrocarbures dans les pays arabes ainsi que la coopération interarabe dans le domaine de l'énergie, sont parmi les autres thèmes qui seront débattus à ce congrès. A l'issue, l'Organisation arabe pourra développer sa propre banque de données d'autant qu'elle dispose d'un institut de formation en matière de pétrole. La part de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP) dans les réserves mondiales de pétrole tourne autour de 56% (environ 655 milliards de baril). Aujourd'hui, ce sont les Emirats arabes unis qui président la session du conseil ministériel et du bureau exécutif de l'organisation. En décembre prochain, se tiendra en principe au Caire la réunion du conseil des ministres de l'OPAEP. Outre l'Algérie, l'OPAEP regroupe neuf autres pays : les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, Qatar, l'Irak, l'Egypte, la Libye et la Syrie. La 8e session du congrès arabe, rappelle-t-on, a été tenue en 2006 à Amman (Jordanie).