Les ministres de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (Opaep) ont affirmé samedi que les investissements internationaux dans le pétrole ont enregistré une chute de 20% en raison de la crise financière mondiale. Ils ont fait ces remarques lors de la 83è réunion ministérielle de l'Opaep. Cependant, ils se sont déclarés satisfaits quant au prix du pétrole et au niveau des quotas de la production, établis il y a un an par l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP) réuni à Oran en Algérie. "Les sociétés internationales ont réduit 20% de leurs investissements en 2009, par rapport à l'an passé, notamment dans le domaine des recherches et des explorations", a souligné le ministre égyptien du Pétrole Sameh Fahmi. M. Fahmi, qui a présidé la réunion, a fait savoir que les ministres avaient abordé les méthodes de renforcer la coopération entre les membres de l'Opaep face aux défis mondiaux. "Tout est si bien... Le prix est parfait et les investisseurs, les consommateurs et les producteurs sont très heureux", a affirmé le ministre saoudien du Pétrole et des Ressources minières, Ali al-N'aimi, dont le pays est le plus grand exportateur de pétrole dans le monde. Quant au ministre syrien du Pétrole et des Ressources minières, Sufian Allaw, il a indiqué que "si les prix restent stables pour une période, ceci restaurera la confiance et attirera de nouveaux investissements pour répondre aux demandes en augmentation naturelle". Pour sa part, le ministre de l'Energie et des mines, M. Chakib Khelil, a qualifié samedi au Caire, d'"acceptable" le niveau actuel des cours du pétrole, soulignant que celui-ci est appelé à se modifier, à la lumière des mutations économiques mondiales. Dans une déclaration à l'APS, à l'issue des travaux de la 83e réunion des ministres de l'Organisation des pays arabes exportateurs de pétrole (OPAEP), M. Khelil a indiqué que les cours actuels du pétrole "sont meilleurs" que ceux enregistrés durant la même période de l'année passée, ajoutant que "les opérateurs économiques activant dans le domaine du pétrole s'attendent, prochainement, à une amélioration du niveau des cours". A une question sur les points examinés lors de ces travaux, le ministre a précisé qu'il s'agissait seulement de points administratifs, soulignant que les projets pétroliers communs et les conventions n'ont pas été évoqués. Concernant la coordination arabe face aux fluctuations des cours du pétrole au niveau mondial, M. Khelil a affirmé que les ministres n'avaient pas évoqué cette question, soulignant que la coordination existe au niveau des études sur le terrain, des banques de données et de l'environnement. Certains membres de l'OPAEP sont membres dans l'OPEP, qui devra se réunir, fin décembre à Luanda, pour prendre la décision adéquate, a-t-il précisé. L'OPEP s'est engagée, lors de la réunion d'Oran, en décembre 2008, lorsque les prix du pétrole avaient reculé à moins 33 dollars, en raison de la récession économique, à retirer du marché 4,2 millions de barils/jour. Ce retrait avait permis d'enregistrer une amélioration des cours, qui oscillent actuellement entre 75 et 80 dollars/baril. Les intervenants ont affirmé, lors de la séance d'ouverture de cette réunion, que la crise financière que connaît le monde, depuis 18 mois, s'est répercutée sur les différents secteurs y compris celui du pétrole dont les cours ont baissé de 140 à moins 40 dollars/baril. La baisse des cours du pétrole n'a pas été accompagnée par la baisse des coûts de production, ce qui a contraint les compagnies pétrolières à réduire leurs investissements. La demande globale sur le pétrole pourrait enregistrer, selon les intervenants, une hausse record durant les vingt prochaines années pour passer de 85 millions à 105 millions de barils, ce qui conduirait à une hausse inédite des cours du pétrole. A l'issue de la réunion, les participants ont adopté les recommandations du bureau exécutif relatives aux activités de l'organisation en matière de suivi des questions liées à l'environnement et aux changements climatiques et de préparation de la prochaine conférence sur les changements climatiques prévue à Copenhague (Danemark). La réunion a également entériné les recommandations du bureau exécutif relatives aux activités de l'OPAEP en matière de développement de sa propre banque de données et de préparation de la neuvième conférence arabe de l'énergie prévue en mai à Doha (Qatar) et décidé de maintenir en Irak l'institut arabe de la formation en matière de pétrole pour une durée supplémentaire d'une année à compter de janvier 2010. Les Emirats arabes unis présideront la prochaine session du conseil ministériel et du bureau exécutif de l'organisation à partir de janvier 2010, selon les résolutions de la réunion qui prévoient la tenue au Caire de la prochaine réunion du conseil des ministres de l'OPAEP en décembre 2010. Par ailleurs, le conseil a distingué les lauréats du prix scientifique de l'OPAEP pour l'année 2009 dont le chercheur algérien Djamil Harbi en guise de reconnaissance à ses actions en matière de stockage du gaz carbonique en profondeur au niveau d'un champs à Ain Salah. Outre l'Algérie, l'OPAEP rassemble neuf autres pays, à savoir les Emirats arabes unis, l'Arabie saoudite, le Koweït, Bahreïn, Qatar, l'Irak, l'Egypte, la Libye et la Syrie. La part des pays de l'organisation des réserves mondiales de pétrole est estimée à 56% (quelque 655 milliards de baril).