Plus de trois semaines après l'accident, le puits continue de cracher ses 800.000 litres de brut quotidiens dans les eaux du golfe du Mexique. Colmater la brèche semble relever de plus en plus du miracle pour ne pas dire que c'est mission impossible. La menace s'amplifie non loin du littoral américain qui semble frôler la pire catastrophe écologique de l'histoire des États-Unis. Obama s'insurge. Obama fustige. Sa colère est au top contre les pétrolières. Surtout contre BP et ses dégâts dans le Golfe du Mexique. Obama ne semble plus tenir sur place face à la marée noire qui menace de plus en plus, alors que les spécialistes du forage cognent à toutes les portes pour mettre la main sur la solution miracle que les États-Unis n'arrêtent pas de demander. De réclamer. D'exiger. Depuis plusieurs semaines, la situation du Golfe du Mexique est sur toutes les lèvres. Elle fait la une de presque tous les journaux en Amérique du Nord. Tantôt on annonce le début de la fin du calvaire et on se déclare gagnant. Tantôt, on baisse les bras pour s'avouer vaincus. Et entre les deux, le bleu du Golfe du Mexique vire de plus en plus au noir, au désespoir de la faune sérieusement menacée. Alors Obama dénonce le «spectacle ridicule» des compagnies pétrolières qui jouent au chat et à la souris. Et à Obama d'en mettre plus, à la mesure de la catastrophe : «les Américains n'ont pas été dupes, et moi non plus», a ajouté le Président, en prévenant qu'il ne «tolèrera plus» ce genre d'attitude. Cette hausse de ton coïncide avec une possible révision spectaculaire de l'importance de la fuite. Trois experts utilisant des techniques différentes ont estimé qu'elle était 14 fois plus importante que l'estimation officielle de 800.000 litres par jour. La marée noire serait donc déjà la pire catastrophe écologique de l'histoire des États-Unis, devant celle de l'Exxon Valdez en Alaska en 1989. Mais, BP a contesté ces analyses, affirmant qu'il n'existait pas de méthode fiable pour calculer le flux d'hydrocarbures. Dans toute cette histoire, certains sont optimistes pour l'avenir. Car, la marée noire qui s'étend dans le Golfe du Mexique marque un tournant qui forcera les États à mieux surveiller les forages en mer - quitte à mettre la pédale douce sur l'extraction du pétrole du fond des Océans. Quant aux pessimistes, ils persistent à juste titre d'ailleurs que la dépendance au pétrole aura fatalement raison de toutes les leçons que l'on pourrait tirer de l'explosion de la plateforme dans le Golfe du Mexique. Mais, selon BP, «nous n'allons pas réussir (à contenir la fuite) aujourd'hui ou pendant les prochains jours, notre meilleure chance sera au plus tôt en fin de semaine prochaine». «Notre solution ultime est le puits de secours» pour boucher définitivement le puits principal, a ajouté M. Suttles, citant une méthode qui requiert des forages qui vont prendre près de 3 mois. «Je ne connaîtrai pas de repos et ne serai pas satisfait tant que la fuite (de pétrole) ne sera pas arrêtée à la source, que le pétrole dans le Golfe ne sera pas circonscrit et nettoyé, et que les habitants du Golfe ne pourront pas retourner à une vie normale», a martelé Obama. C'est dire l'ampleur et la gravité dans lesquelles coule le Golfe du Mexique.