Les soubresauts que connaît, ces derniers temps la monnaie commune européenne sont assez significatifs pour dire, qu'il n'y a pas de fumée sans feu. Les seize pays de la zone euro semblent partir en rangs dispersés, si l'on en juge par le «pavé jeté dans la mare» par la chancelière allemande qui a franchi un nouveau pas dans une cavale en solitaire, avec l'interdiction de manière unilatérale des ventes à découvert à nu sur certains titres. Cela n'a pas seulement eu un effet de surprise sur les marchés, mais créé un effet de marbre chez la plupart des partenaires européens de Berlin. Ce qui a eu une sérieuse poussée vers le bas de l'euro face au billet américain, alors que dans les hautes sphères les efforts sont à la «coordination et à la cohésion des politiques des Vingt-Sept». Parmi les interrogations les plus troublantes, on se questionne d'abord et surtout sur la viabilité de la zone dans sa forme actuelle».Cela est d'autant plus troublant que la décision n'a pas été évoquée lors de la réunion des ministres des Finances de l'Union européenne qui s'est tenue la semaine dernière. Faut-il mettre cette décision sur le manque de coordination ou encore une fois est-ce l'expression pure et simple de la chancelière lors des débats concernant l'aide à la Grèce ? De toute évidence, les spécialistes s'accordent pour dire qu'il y a un peu des deux en commençant par le petit froid franco-allemand, non seulement à Bruxelles mais aussi auprès du Gouvernement espagnol et rapporté par le quotidien El Païs. D'ailleurs l'une des toutes premières réactions est venue de la France «qui plaide pour une meilleure gouvernance économique au sein de la zone euro». Et à Christine Lagarde d'aller encore plus loin dans la profonde réaction française en soulignant, sans ménager ses mots «il me semble qu'il faudrait quand même solliciter l'avis des États considérés et concernés par la mesure», Il faut entendre par-là la position allemande et son dernier interdit. L'Allemagne a motivé sa décision par la nécessité de réduire la volatilité sur les marchés de la dette européens et de faire cesser ce qu'elle considère comme des attaques spéculatives contre l'euro. «Je réduirai la chose à l'essentiel: l'euro est le fondement de la croissance et de la prospérité, en même temps que le marché commun, également pour l'Allemagne. L'euro est en danger», a déclaré la chancelière Angela Merkel devant le Bundestag. L'interdiction décidée par Berlin a cependant contribué à faire tomber l'euro sous le seuil de 1,23 dollar. La ministre française de l'Economie n'est pas d'accord avec la chancelière allemande Angela Merkel sur la fragilité de l'euro mais la monnaie unique a souffert durant la crise de l'absence de mécanismes de soutien :»Je ne crois absolument pas que l'euro est en danger. L'euro est une monnaie solide, crédible, qui a assuré la stabilité de la zone pendant dix ans», a dit Christine Lagarde. Mais quel est l'avenir de la monnaie européenne ? Est-ce le début de la fin…