«Au plan de la structure de la production, les industries agroalimentaires occupent toujours une part prépondérante dans le tissu industriel» en Algérie, indique un consultant en PME et patron d'un cabinet d'études et de conseils, qui déplore que les TIC sont très peu utilisées par les entreprises algériennes et les méthodes managériales sont manquantes ou inopérantes (GRH, Qualité & Certification, Programmes de mise à niveaux, Plan de formation), le tout aggravé par un difficile accès aux crédits et aux lourdes procédures administratives, fiscales et douanières (montages financiers, le CREDOC…etc.). Il considère que «les PME algériennes se retrouvent lourdement pénalisées dans un contexte de dépendance économique vis-à-vis des approvisionnements (intrants importés) nécessaires à l'appareil de production, de libéralisation totale et brutale du commerce extérieur, de critères drastiques de montages financiers et d'accès aux crédits bancaires». La PME algérienne est fragilisée, selon lui, ayant requis l'anonymat, par «le poids des charges fixes et des difficultés bancaires, les ajustements sur le taux de change et le coût du crédit, d'autant plus que l'accès au crédit reste ardu». Les conséquences sur la trésorerie des entreprises causent des dommages qui limitent les moyens financiers et rendent pénible les démarches administratives et douanières pour faire, notamment, face aux approvisionnements en matières premières dans des délais raisonnables. Ainsi, les PME ont du mal à respecter les délais de livraisons car leur production accuse des retards. Ce qui, selon ce consultant, induit des surcoûts. «En dépit des velléités de libéralisation de l'économie, l'activité économique reste marquée par la prédominance d'un archaïsme soutenu qui fragilise grossièrement la capacité productive de l'activité industrielle de la majorité des PME» estime-t-il. «Les PME privées, fortement émergeantes mais dont l'accès aux divers programmes de mise à niveau, enrichissants et rentables, reste soumis à un exercice fort délicat de souscription à des clauses le plus souvent restrictives», soutient ce consultant dont les clients sont des PME. Pour lui, les contrecoups mitigés de la croissance des PME témoignent de l'absence d'une réelle stratégie pour orienter et aider le potentiel des PME, où de jeunes diplômés constituent une richesse qui émerge en tant que compétence à encourager, de l'inanité des mesures de relance et de redressement». Il estime que l'aide et les facilités financières méritent d'être assouplies et allégées. Selon cet expert, la lourdeur administrative et les démarches contraignantes concernant le dispositif banques-PME-douanes devraient être bien cadrées avec beaucoup de souplesse. «Encastrées dans un environnement hostile à tout effort productif et marquées par une période de forte turbulence, les PME sont confrontées à un découragement permanent car aucune amélioration n'a été apportée à leur fonctionnement, à leur gestion et à leur management afin de faire face à la rude concurrence qu'impose la recherche de parts de marchés (nationales qu'internationales)», a-t-il développé. Donc, à son avis, «nos PME sont, de ce fait, point préparées à affronter les exigences de la mondialisation» car elles nécessitent un vrai diagnostic pour relever les carences souvent aussi nombreuses qu'irremédiables». Enfin, conclut-il, «ces insuffisances, d'ordres managériaux, technologiques et organisationnels, génèrent des déséquilibres souvent irréversibles au niveau des structures de gestion et des situations financières fortement compromises au niveau des balances de paiement».