La Présidence de la République a annoncé, vendredi, un remaniement ministériel. Ce sont surtout les portefeuilles économiques qui ont connu des changements. Au-delà du départ du ministre de l'Energie, il faut aussi relever la perte pour Abdelhamid Temmar, un autre proche du Président de la République, du ministère de l'Industrie et de la Promotion de l'Investissement, confié à M. Mohamed BENMERADI ancien Directeur général des domaines qui intègre ainsi le Gouvernement avec en prime le rattachement de la PME/PMI. M. Mohamed BENMERADI devient ainsi ministre de l'Industrie, de la Promotion de L'Investissement et de la Petite et Moyenne Entreprise. Ce qui est, en soi, une bonne chose. La fusion du ministère de l'industrie et de la promotion de l'investissement et celui de la petite et moyenne entreprise en un seul ministère, apportera plus de cohérence dans les politiques publiques destinées aux entreprises, souvent victimes de conflits entre les deux départements ministériels, notamment sur le dossier de la mise à niveau des entreprises. Résultats, les entreprises algériennes, parce qu'elles n'ont pas été mises à niveau, souffrent aujourd'hui de manque de compétitivité. Non seulement, elles sont incapables d'exporter, mais plus grave, elles perdent de plus en plus leur part de marchés. Aujourd'hui les pouvoirs publics s'apprêtent à lancer un vaste programme de mise à niveau, qui toucherait plus de 20.000 PME. L'intégration de la PME au sein du département de l'Industrie devrait conduire le programme à bon port. L'autre caractéristique qui plaide en faveur de M. Mohamed BENMERADI, c'est qu'il a géré les Domaines de l'Etat et donc connaît parfaitement la situation du foncier économique. La question foncière, à intervalle régulier, refait surface dans le débat économique national. Il est vrai que cette question est au cœur de la problématique de la croissance économique et du développement de l'investissement dont elle constitue un des fondements. La sensibilité de la matière et son influence directe sur les performances de l'appareil économique ont conduit très souvent à des appréciations empreintes de passion et fortement différenciées, voire même contradictoires sur ce sujet. La nomination de M. BENMERADI permettra certainement, en s'appuyant sur l'Aniref, d'assainir le foncier industriel et, par delà, relancer l'investissement national. Peu d'entreprises industrielles voient le jour en Algérie. Le dossier moyen d'investissement est passé en quelques années de 160 millions à 40 millions de Dinars (soit 1,63 million d'euros à 406.216 euros), selon les statistiques de l'Agence Nationale de Développement de l'Investissement (ANDI). Le Gouvernement a annoncé le lancement de 200.000 nouvelles PME et la création d'1,5 million emplois. Dans ce cadre la disponibilité du foncier industriel constitue une équation difficile a résoudre, peut être la nomination de l'ancien Directeur général des domaines est déjà une ébauche de solution.