La bataille des télécoms fait rage au Maghreb. En Algérie comme au Maroc ou en Tunisie, les opérateurs se livrent à une guerre sans merci. Par Benachour Med La bataille des télécoms fait rage au Maghreb. En Algérie comme au Maroc ou en Tunisie, les opérateurs se livrent à une guerre sans merci. Partagé entre Djezzy d'Orascom Télécom Algérie (OTA), Nedjma d'El Watanya et Mobilis de l'opérateur historique public Algerie/Télécom, le marché algérien est le plus juteux avec plus de 30 millions d'abonnés. Il est aussi le plus potentiellement apte à encore progresser et pour longtemps, notent les experts. Pour le moment, on assiste à une période de transition. La cession de Djezzy a mis en stand-by le marché, note-t-on. Les concurrents de Djezzy attendent avec impatience la cession de ce dernier à l'Etat. Toutefois, l'opérateur qatari Nedjma, n'a pas raté l'opportunité des évènements du Caire pour redorer son image, en se plaçant comme le sponsor numéro 1 de l'Equipe nationale. Au Maroc, même si les luttes ne sont pas aussi d'envergure comme en Algérie, les belligérances se sont enclenchées entre l'historique opérateur Maroc Télécom et ses émules : Mediatel et Wana. Pour rappel, l'opérateur Méditel qui détient 37,30% des parts de marché à fin mai 2010, est devenu à 100% propriété du Royaume marocain. En septembre 2009, les pouvoirs publics marocains ont décidé de racheter toutes les parts des deux actionnaires, en l'occurrence l'espagnole Téléfonica et le portugais Portugal Télécom. Le coût de l'opération a coûté quelque 800 millions de dollars, aux Banques marocaines, à savoir la CDG qui est le premier Groupe bancaire public et FinanceCom le second Groupe financier et bancaire privé de la place de Casablanca, apprend-on. Comptant plus de 10 millions d'abonnés au 1er trimestre 2010, Méditélécom devenu propriété marocaine à 100% pour grignoter les parts du marché de l'autre opérateur privé Wana. Sa stratégie consiste à investir l'Internet et la 3G. En effet, d'après les statistiques de Méditélécom, l'Internet 3G ont fait augmenté substantiellement la croissance ; soit 179% au niveau du parc clients et de 120% au niveau des revenus générés. Pour pallier cette forte concurrence, l'opérateur Wana a été contraint d'ouvrir son capital à deux opérateurs du Golfe persique : «khaliji» et «Zaïn et Al Ajial», pour une valeur de 2,5 milliards de dirhams. A l'encontre du statu quo dont pâtit le marché algérien, celui marocain est ouvert à la concurrence. En effet, après l'ouverture du Capital de Wana, cet opérateur est devenu le leader au Maroc, avec 51,65% du parc de la téléphonie fixe, devant le traditionnel Maroc/Télécom qui détient 48,12% et Wana 0,2%. D'après les experts marocains, Wana avait profité de l'arrivée de la mobilité restreinte, qu'il a lancée et qui est comptabilisée comme téléphonie fixe par l'Agence marocaine de réglementation des télécommunications (ANRT). L'Empire Tunisie/Télécom contre-attaque En Tunisie, les enjeux se focalisent surtout sur l'Internet. En effet, l'opérateur historique Tunisie/Télécom a entamé une nouvelle stratégie marketing portant sur l'Internet pour pallier une hypothétique hégémonie d'Orange/Tunisie, arrivé récemment, en début mai dernier, sur le marché tunisien. Dans les coulisses, l'opérateur Tunisie/Télécom aurait acquis les parts du 1er provider tunisien, Topne, en date du 10 mai dernier, soit 5 jours avant l'arrivée officielle d'Orange dans le marché tunisien. Cette acquisition a semé la zizanie dans le marché tunisien. Il faut savoir que le fournisseur d'accès à Internet Topnet est la propriété d'une famille richissime tunisienne, les Khemiri, proche du Pouvoir de Ben Ali. En acquérant Topnet, Tunisie/Télécom a obtenu aussi l'exclusivité de la licence 3G. Avec une licence 3G et une renommée dans la fourniture du service Internet, Tunisie/Télécom est bien placé dans la course …aux Télécoms. Toutefois, le nouveau arrivé, Orange/Tunisie possède déjà le provider Planet qui était naguère leader en Tunisie. Le grand challenge de l'opérateur historique tunisien est de ne pas être dépassé par Orange, même si ce dernier possède déjà sa licence 3G. Mais Orange Tunisie compte sur une agressivité financière pour s'imposer sur le marché du fixe et du mobile, et annonce des investissements à hauteur de 700 millions de dollars.