L'Algérie a fait un grand pas dans la réduction de sa facture alimentaire. Elle n'a pas importé de blé dur depuis avril 2009, du moins c'est ce qu'a révélé le directeur général de l'office algérien interprofessionnel des céréales (OAIC), Nourredine Kehal sur les ondes de la radio nationale. Il s'agit d'une avancée importante après l'exploit d'être passé d'importateur net de céréales à exportateur. Cette évolution positive est à attribuer à la nouvelle politique du gouvernement qui soutient directement la production nationale. D'ailleurs, M.Kehal a indiqué que le soutien pour les céréales sera maintenu durant les cinq prochaines années. De nombreux céréaliculteurs ont été encouragés par ces mesures qui leurs permettent d'avoir des revenus appréciables quelque soit la situation. Ainsi, même si les prix baissent sur le marché international, la valeur des primes qu'ils perçoivent restera inchangée. « Ce sont des productions considérées comme stratégiques. Le soutien accordé depuis deux années, commence à donner ses fruits, puisque l'Algérie, à travers l'OAIC, n'a pas importé de blé dur depuis avril 2009. On va probablement réduire la facture de blé tendre. En matière d'orge, nous sommes en situation excédentaire, a expliqué le DG de l'OAIC. Il a rappelé que le montant des importations des céréales en 2008 a dépassé les 3,25 milliards de dollars contre 1,2 milliards de dollars en 2009. L'Algérie a donc économisé près de 2 milliards de dollars. Cette tendance baissière devrait se poursuivre pour la saison 2009-2010 où l'on s'attend à une bonne production locale aussi bien de blé dur et à blé tendre. « La production pour ces deux variétés sera à l'équivalent de celle obtenue l'année dernière. La production d'orge, compte tenu des conditions climatiques difficiles, notamment dans les zones agropastorales, particulièrement durant les mois de mars et d'avril, va être moyenne par rapport à l'année écoulée», a noté M.Kehal. Certes, l'Algérie est bien loin de l'autosuffisance, mais elle pourra couvrir ses besoins en orge pour les deux prochaines années, a-t-il ajouté. La production de céréales était de 62 millions de quintaux en 2009, dont 21 millions de quintaux d'orge. Sur cette production, l'OAIC a collecté 9 millions de quintaux. Il a commercialisé sur le marché national 2,5 millions de quintaux alors que le reste est en stock. M.Kehal fera savoir en outre que la première opération d'exportation d'orge qui intervient après 43 ans de disette, ne saurait être la dernière. « Au fur et à mesure que la mise à niveau s'effectue au niveau des coopératives CCLS, nous sortons sur le marché pour annoncer d'autres quantités et l'opération va se poursuivre en fonction de l'évolution des prix sur les marchés internationaux. Nous suivons attentivement l'évolution des prix sur la bourse de Chicago. Nous sortons à chaque fois qu'il y a des opportunités d'affaire», a-t-il dit à ce propos.