l'Allemagne, durement affaiblie par la crise du nouveau coronavirus, a annoncé mercredi son plan de relance historique: un train de mesures de 130 milliards d'euros sur deux ans pour stimuler son économie. Ce plan a pour ambition non seulement de soutenir l'offre, à travers la réduction de la TVA (taxe sur la valeur ajoutée) ou de nouvelles aides aux entreprises en difficulté, mais également la demande par des subventions aux familles ou encore une augmentation de la prime d'achat pour les voitures électriques. "Nous avons donc un plan de relance économique, un plan pour l'avenir et, bien sûr, en plus de cela, nous nous occupons maintenant de notre responsabilité vis à vis de l'Europe et de la dimension internationale", s'est félicité la chancelière Angela Merkel. Elle faisait ainsi allusion au projet qu'elle porte actuellement avec le président français Emmanuel Macron d'instaurer des dettes mutualisées entre pays de l'UE pour relancer l'économie européenne face au coronavirus. Même si l'Allemagne a été jusqu'à présent moins frappée que ses voisins par la pandémie sur le plan humain, avec quelque 8.500 morts, son économie, très dépendante des exportations, a été fortement secouée. Parmi les mesures annoncées mercredi figurent, outre la baisse temporaire de la TVA de 19% à 16% jusqu'au 31 décembre 2020 (de 7% à 5% pour le taux réduit) et des transferts de dettes des communes vers l'Etat fédéral, une allocation unique de 300 euros par enfant pour les familles ou encore une baisse des coûts de l'électricité pour les particuliers, selon l'accord de 15 pages. Le point le plus discuté a été l'instauration d'une prime à l'achat pour soutenir le secteur automobile, pratiquement à l'arrêt depuis plusieurs mois. La prime à l'achat d'un véhicule électrique sera doublée, passant de 3.000 à 6.000 euros. Alors que l'Allemagne a vu son taux de chômage continuer à grimper en mai, à 6,3%, poussant les entreprises à solliciter le chômage partiel pour plus de 11 millions de salariés depuis mars, le gouvernement a voulu apporter à nouveau son soutien aux entreprises en difficulté. Jusqu'à 25 milliards d'euros seront ainsi débloqués pour venir en aide aux secteurs les plus sinistrés. Mme Merkel a justifié ces aides pour soutenir les millions de travailleurs actuellement au chômage partiel: "cela montre combien l'ensemble (de l'économie) est fragile et qu'il est nécessaire de réussir à stimuler l'économie pour que les emplois soient assurés".