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COVID-19 : le FMI anticipe une forte hausse de la dette publique mondiale
Publié dans Le Maghreb le 19 - 04 - 2020

La dette publique mondiale pourrait passer de 83,3% du PIB à 96,4% selon les dernières projections du FMI. Pour éviter un marasme trop long, les Etats vont devoir multiplier les dépenses pour soutenir et relancer leurs économies plongées dans la récession.

Les signaux alarmants se multiplient. Selon les dernières projections du fonds monétaire international (FMI) publiées ce mercredi 15 avril, la dette publique mondiale en pourcentage du produit intérieur brut pourrait passer de 83,3% à 96,4% entre 2019 et 2020, soit une hausse de treize points. Les économistes du Fonds monétaire s'attendent à une plongée historique de l'économie planétaire pour cette année (-3%). La cheffe économiste, Gita Gopinath a expliqué dans un document communiqué aux journalistes qu'il s'agit de "la plus grande récession depuis 1929". A l'époque, le krach boursier avait entraîné une très forte hausse du chômage aux Etats-Unis, supérieur à 25%. Il a fallu attendre près de 10 ans pour que les Américains puissent retrouver leur revenu d'avant crise.
Cette année, la diffusion du virus sur l'ensemble des continents oblige les Etats a multiplié les mesures de confinement pour tenter de préserver la santé des populations. Afin de limiter les pertes humaines, les faillites en cascade et des vagues de licenciements, les Etats ont annoncé des mesures de soutien aux systèmes de santé, aux entreprises et aux salariés. La hausse de ces dépenses risquent de mettre les Etats les plus fragiles (économies en développement) en grande difficulté dans les mois à venir au moment où il faudra mettre en place des plans de relance.
Les cadres de l'orthodoxie budgétaire sont néanmoins fortement remis en cause par les Etats devant affronter un récession hors-norme. La Commission européenne a suspendu l'application des règles du Pacte de stabilité. Dans les économies développées, la baisse des taux d'intérêt et la diminution de la charge d'intérêt de la dette ont contribué à reconfigurer les débats du début des années 2000 sur les dangers de la dette comme le rappelait il y a quelques mois l'économiste de Xerfi Olivier Passet.
"Finie la litanie anxiogène, de la faillite imminente des États, véhiculée par nombre d'économistes dans les années 2000 : le fameux effet boule de neige qui allait plomber les générations futures. Le seuil de 90% du taux endettement qui jouerait comme butoir à la croissance. Les taux sont à des niveaux historiquement bas. Et en dépit de la montée de l'endettement publique dans les pays avancés, les charges d'intérêts n'ont jamais été aussi faibles pour les États. De plus en plus de voix, respectées, relayées au plus haut niveau, s'élèvent pour souffler que l'endettement public n'est pas forcément nocif. Face à cela, s'élève toujours un discours modérateur... attention au retour de flamme si les taux venaient à remonter... Mais le sermon rigoriste, n'a plus la même fougue. A vrai dire, le message véhiculé par Olivier Blanchard, Lawrence Summers et bien d'autres, est bien plus mesuré et élaboré que ne le suggère ma première formulation. Sa force tient au fait qu'il tire sa légitimité d'une lecture orthodoxe de l'économie, et qu'il ne s'agit pas seulement d'un propos opportuniste, appelant à profiter du prix cassé de la dette."
Il reste que de nombreux dangers d'instabilité financière subsistent sur l'économie mondiale interdépendante même si des régulations bancaires et financières ont été mises en oeuvre depuis la crise de 2008-2009.

Les Etats-Unis annoncent un plan massif
Les Etats-Unis devraient être frappés de plein fouet par la récession économique. Beaucoup d'entreprises ont déjà fait faillite et les inscriptions au chômage battent des records de semaine en semaine Face au marasme, le président Trump a déjà annoncé un plan d'environ 2.000 milliards de dollars pour venir soutenir l'économie asphyxiée et il devrait encore faire des annonces dans les prochaines semaines. Les statisticiens du Fonds anticipent une augmentation massive de la dette des administrations publiques, passant de 109% à 131,1% entre 2019 et 2020.
Dans la zone euro, la hausse de la dette devrait être moins forte en passant de 84,1% du PIB à 97% du PIB. Parmi les pays qui devrait souffrir le plus, l'Italie apparaît en première ligne. En effet, l'économie de la péninsule est la première avoir été touchée en Europe par le virus. Le poumon économique de la Lombardie a été rapidement frappée par cette crise sanitaire faisant des victimes par milliers. En outre, l'économie italienne est minée par une croissance morose depuis des années, une productivité au ralenti, et de forts déséquilibres territoriaux entre le Nord et le Sud. Les plans de soutien annoncés par le gouvernement de Giuseppe Conte pourrait faire grimper la dette de plus de 20 points, passant de 134,8% à 155,5% en 2020.
Pour l'économie française, le FMI prévoit une hausse de la dette d'environ 17 points, passant de 98,5% à 115,4%. Beaucoup d'instituts et d'économistes français prévoient une forte récession pour 2020. Pour l'instant, le gouvernement tente de combler les trous en annonçant des mesures de soutien à la trésorerie des entreprises et aux salariés par les mesures de chômage partiel. Pour relancer l'activité, le gouvernement devrait annoncer un plan massif d'investissement dans les mois à venir s'il veut faire redémarrer l'économie au plus vite.
En Allemagne, la hausse de la dépense des administrations publiques devrait être relativement plus modérée que dans la plupart de ses voisins. Le gouvernement d'Angela Merkel devrait accroître la dette d'environ 9 points, passant de 59,8% à 68,7%. Il reste que l'économie allemande pourrait elle aussi connaître une récession historique selon les dernières estimations du FMI avec un PIB à -7% en 2020 contre 0,6% en 2019. La première économie de la zone euro était loin de tourner à plein régime avant la crise. Son industrie très exposée aux soubresauts du commerce mondial a souffert ces dernières années. Compte tenu du poids de l'appareil industriel dans l'économie outre-Rhin, la croissance est loin d'avoir atteint des sommets.

La crainte des économies émergentes
En outre, certaines régions pourraient être frappées de plein fouet par cette la propagation de la pandémie. Ces derniers jours, plusieurs responsables publics ont notamment alerté sur les dégâts colossaux que pouvait provoquer cette crise dans les économies émergentes et les pays africains notamment. En amont de plusieurs réunions du G7 et du G20, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire s'est montré préoccupé.
"La situation des pays en développement est très inquiétante. Ils peuvent se retrouver dans une situation inextricable dans les semaines à suivre. D'abord, ils vont être soumis à une urgence sanitaire (la Mauritanie n'a que trois aspirateurs par exemple), à l'urgence économique, et l'effondrement du prix des matières premières. Ce qui pourrait avoir un impact important sur les recettes budgétaires de certains Etats comme le Congo ou le Gabon. Nous observons aussi le risque de pénurie alimentaire qui pourrait aboutir à une catastrophe humanitaire"
Les économistes du FMI redoutent notamment une exacerbation des colères sociales dans ces pays parfois confrontées à de fortes inégalités économiques majeures comme l'Arabie Saoudite.

Des dépenses en hausse pour la santé
Face à la propagation du virus, le FMI défend des dépenses supplémentaires pour le secteur de la santé et les services d'urgence. La diffusion du virus en Europe a montré les limites d'un système sanitaire à bout de souffle sur le Vieux continent. "La première priorité est d'adapter pleinement les dépenses en faveur de la santé"expliquent les auteurs du dernier rapport. Dans les économies avancées, l'investissement public a clairement diminué ces dernières années mettant sous tensions certains secteurs.

L'austérité redoutée
La semaine dernière, le locataire de Bercy a déclaré selon des propos rapporté par Reuters, que le choix de l'endettement est provisoire pour atténuer l'impact économique de l'épidémie de coronavirus et "il faudra faire des efforts" pour réduire la dette de la France une fois cette crise sanitaire passée. Cette position a rappelé les craintes d'une austérité qui avait plombé la croissance de la zone euro au moment de la crise des dettes souveraines en 2012. Malgré l'accord annoncé la semaine dernière par les ministres des finances de l'Eurogroupe, quelques pays ont exprimé leurs doutes sur une véritable solidarité européenne alors que la crise menace de faire éclater cette union monétaire très fragile.

Les dettes ravivent les débats
Cette hausse soudaine et brutale des dettes risque de raviver les craintes d'une hausse des dépenses insoutenables. L'ampleur de la la crise réveille les peurs d'une récession mondiale qui s'étire sur plusieurs années. Pour éviter de tomber dans une stagnation de l'économie à long terme, plusieurs économistes plaident pour un moratoire sur les dettes. Dans un récent article du CEPII intitulé "La vulnérabilité du capitalisme financiarisé face au coronavirus" l'économiste spécialiste de la monnaie Miche Aglietta défend cette position.
"En raison de la globalisation de la pandémie, son endiguement implique une coopération mondiale des politiques publiques qui ne reproduisent pas les erreurs de 2008 : créer plus de dettes pour résoudre une crise financière provoquée par un excès de dettes. Il faut protéger les citoyens par des apports directs de monnaie et les PME par un moratoire temporaire sur l'endettement".
De son côté, le ministre de l'Economie Bruno Le Maire a annoncé qu'il avait obtenu un moratoire sur la dette des pays les plus pauvres du club de Paris. Dans son intervention lundi soir, le président Emmanuel Macron a été encore plus loin. "Nous devons aussi savoir aider nos voisins d'Afrique à lutter contre le virus plus efficacement, à les aider aussi sur le plan économique en annulant massivement leurs dettes". La Chine qui détient une partie des dettes africaines et s'en sert comme moyen de pression sur le continent ne devrait pas avoir la même position.


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