Pour le ministre de l'Energie et des Mines et actuel président de l'Opep, M. Chakib Khelil, les prix record du pétrole sont à mettre, essentiellement, à l'actif de la dévaluation du dollar. "Sans la baisse du dollars on en serait pas là", a déclaré hier M. Khelil en marge de la cérémonie de signature d'un accord de cession d'intérêts de Sonatrach à la société mixte Numhyd. Pour preuve, le ministre a souligné qu'il a suffit d'un rebond de la valeur du dollar cette semaine pour voir le marché se relâcher et le baril perdre 2 dollars. Avec des stocks reconstitués, une demande en baisse et une offre suffisante, M. Khelil a estimé qu'il n'y a aucune raison à ces prix, à part la spéculation. Concernant les prévisions des prix du baril sur cette année, le ministre a souligné que c'était en fonction de l'évolution de la monnaie américaine, ajoutant que si la situation restait en l'état, les prix tourneront autour de 80 à 110 dollars le baril. A ce titre, il a souligné que si le dollar se renforce de 10% cela se traduira par un réajustement du prix du baril à hauteur de 40 dollars. En conclusion, le président de l'Opep considère que tout dépendra de la démarche qu'adoptera la Fed et la BCE. La détérioration de l'environnement économique incite la banque centrale américaine (Fed) à procéder à des baisses de taux d'intérêt. D'un autre côté, la BCE, ayant comme principale préoccupation la lutte contre l'inflation, renforce la position de sa monnaie. Combinées, ces deux démarches ne font qu'affaiblir davantage le dollar. Concernant l'idée selon laquelle l'Opep devrait augmenter sa production pour endiguer cette envolée des prix, M. Khelil a précisé que l'organisation fait du mieux qu'elle peut. Son seul champ d'action est d'augmenter la production ou la réduire. Une augmentation ne peut se justifier que s'il y a demande. L'Opep dispose actuellement de 2 à 3 millions de barils pouvant être mis sur le marché grâce, essentiellement, à l'Arabie Saoudite. Selon M. Khelil, beaucoup de pays de l'Opep pompent certes, à plein régime, cependant il y a des pays qui voient leur capacité de production réduite pour d'autres raisons comme c'est le cas au Nigeria et au Venezuela. Pour le président de l'organisation, pomper davantage n'est pas une solution idoine à même d'enrayer l'envolée des prix. Tout porte à croire donc que l'Opep reste sur sa position de mars dernier à Vienne, où elle a décidé de maintenir inchangés ses quotas de production.