Le prix du baril de pétrole continue à monter sans que les pays producteurs n'en soient les acteurs volontaires, eux qui n'ont pas voulu diminuer le plafond de production pour justement ne pas trop altérer les intérêts des consommateurs dans le monde. La logique aurait voulu que les pays producteurs cherchent à tirer le maximum de profits avec le minimum de production pour préserver les gisements pour les générations futures. A quoi bon servirait aux pays producteurs d'épuiser rapidement les gisements non renouvelables. Deux événements non liés viennent de pousser le prix du baril vers le haut. L'un se trouve en Grande-Bretagne et s'est traduit sous la forme d'une grève qui met en hors service un pipeline de capacité de transit de 700 000 barils de pétrole par jour et l'autre est au Nigeria avec la mise hors service d'une capacité équivalente à 100 000 barils près. L'autre raison pour laquelle la production de pétrole ne devrait pas monter du fait de l'acceptation des pays producteurs d'obéir aux injonctions américaines est la baisse drastique de la valeur du dollar. La préservation du pouvoir d'achat du baril de pétrole se fait au prix de l'augmentation du cours du baril de pétrole, sinon il suffirait de faire encore plus baisser la valeur de la monnaie américaine pour que le pétrole soit pratiquement bradé sans qu'il ne fournisse de pouvoir d'achat aux pays producteurs. Dans ces conditions, la variation du cours du dollar pourrait constituer une arme politique et économique à utiliser contre les pays producteurs de pétrole. Concernant le seuil en valeur au dessous duquel le dollar ne devrait pas descendre semble être atteint au regard du fait que l'Algérie recommande à ses importateurs de ne plus se tourner vers la zone euro. La monnaie américaine retournera ainsi aux Etats-Unis qui verront ainsi leurs exportations dopées, en défaveur de la zone euro.