C'est devenu une constante que les pays producteurs de pétrole ou d'une autre matière première considérée par les pays riches comme une ressource stratégique, sont sommés de s'inquiéter de ce que ces derniers paient trop chèrement ces ressources, alors que l'inverse n'est pas une réalité. Peu importe que les pays en développement paient trop cher leurs importations ou n'aient pas du tout les moyens de se fournir sur les marchés extérieurs. Cela fait "une belle jambe" aux pays riches que la pauvreté augmente. Ils répétaient bien dans tous les forums qu'ils pratiqueront une politiques d'échanges commerciaux qui réduit la pauvreté mais à ce jour, n'est resté au niveau des discours seulement. A Doha, l'engagement a bien été pris dans le cadre de l'OMC de développer des échanges commerciaux qui inscrivent l'objectif de réduire la pauvreté de moitié avant 2015, mais aucun indice ne vient conforter ces engagements. Alors, une pression déguisée s'exerce par les pays consommateurs sur les pays producteurs. Cela concerne presque toujours le pétrole, mais toujours l'Opep, et parmi les membres de cette organisation, les pays du Golfe plus particulièrement, considérés comme les premiers alliés alignés sur les intérêts américains surtout. Le pétrole est trop cher ? La solution pour abaisser le prix du baril est toujours la même. Il faut inonder le marché. C'est toujours inévitable et de la même façon les Etats-Unis rejouent un scénario invariable, à savoir exiger de l'Arabie Saoudite d'ouvrir encore plus grandes les vannes, c'est-à-dire augmenter la production. Il est connu alors que l'objectif est de réduire le prix du baril de pétrole et que ce qui est recherché, pour y parvenir, est de créer une situation où existera une offre abondante pour une demande plus faible. Il s'agit ainsi de maintenir constamment l'offre supérieure à la demande. Il est évident que ce n'est pas le pouvoir d'achat du baril en faveur de pays producteurs qui importe le plus, mais plutôt les équilibres financiers des pays consommateurs. C'est l'Opep elle-même dans son ensemble qui est appelée par les Etats-Unis à augmenter la production, mais dans le contexte cette fois d'une baisse de la demande, ce qui, inévitablement amènera le prix du baril de pétrole à baisser. L'Opep, pourrait-elle tout le temps, sans retour de manivelle, refuser de suivre à la lettre l'invitation ou l'instruction américaine ? Sursaut de souveraineté ? Démonstration éclatante d'une autonomie stratégique en matière de décision ? Déclaration de guerre selon la perception des pays consommateurs ? Peut-on considérer que le refus d'augmenter la production serait à lire sous l'angle d'une déclaration de non recevabilité de la demande américaine ? La tendance pourrait être celle d'aller dans ce sens en matière d'explication, si on occultait la donnée selon laquelle la demande en pétrole a baissé dans le monde, globalement. Lorsqu'on admet qu'il y a une baisse du niveau de la demande, on devrait admettre en conséquence que le niveau de production actuel de pétrole est au dessus de celui de la demande. La logique aurait voulu que les pays producteurs de pétrole suivent la loi du marché et abaissent d'autant la production pour préserver le niveau du prix actuel des hydrocarbures. Or, les pays producteurs de l'Opep ont opté pour le maintien du niveau actuel de production, amenant ainsi l'offre au-dessus de la demande, ce qui, inévitablement, entraînera une chute du prix du baril de pétrole, à moins que des facteurs géopolitiques ne viennent tout remettre en cause, une menace de guerre contre l'Iran, par exemple. L'Opep a alors répondu positivement aux Etats-Unis, puisque le principe d'une offre supérieure à la demande est acquis. Seulement, les Etats-Unis ont voulu plus, c'est-à-dire augmenter encore plus l'offre pour creuser encore plus l'écart avec la demande et provoquer une grande baisse du prix du baril de pétrole., c'est-à-dire un effondrement des cours. N.B