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"La baisse de la production a pour objectif de garantir des revenus acceptables" Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines et président de l'Opep
Le secrétaire général de l'Opep, Abdallah Salem El-Badri, a décidé, le 17 octobre d'avancer au 24 octobre la tenue de la réunion extraordinaire de l'Organisation. Ce sommet extraordinaire des pays exportateurs de pétrole avaient déjà été avancé, la semaine dernière, au 18 novembre, mais face à la décrue des cours de pétrole, le cartel souhaite réagir. Les cours du baril de pétrole ont touché un plus bas depuis 13 mois après avoir atteint un point haut à 147 dollars au mois de juillet. Les cours du pétrole n'ont cessé de chuter et repassent successivement sous d'importants seuils. Commentant cette situation dimanche soir sur le JT de 19 h de Canal Algérie, Chakib Khelil, ministre de l'Energie et des Mines, président en exercice de l'Opep, a indiqué qu'il y a eu une détérioration très rapide du prix du pétrole durant ces dernières semaines. "L'augmentation a été poussée par la spéculation lorsqu'on est arrivé à 147 dollars le baril. Et malgré, les augmentations de production de certains pays producteurs, les prix ont continué à augmenter. Ces pris-là n'avaient aucune relation avec l'offre et la demande ". Selon M. Chakib Khelil, les prix ont commencé à diminuer du fait du renforcement du dollar sur le marché, et aussi de la sortie des spéculateurs tant du marché pétrolier que des Bourses. "Tout le mouvement enregistré jusqu'à maintenant, c'est l'impact de la spéculation sur les produits dérivés sur les marchés des Bourses et du pétrole. Les spéculateurs sont en train de se retirer des positions qu'ils avaient prises pour se protéger contre les hauts risques qu'ils avaient pris initialement". Aujourd'hui, et d'après le président de l'Opep, le marché pétrolier ne subit plus l'impact des spéculateurs, "ils sont tous sortis. Nous voyons réellement, le prix tel qu'il doit être entre l'offre et la demande. Si l'offre est supérieure à la demande, on verra bien sûr, une dégringolade du cours du pétrole". Concernant justement la réunion du cartel prévue le 24 octobre, le président de l'Opep dit : "Il y a d'abord un consensus pour la tenue de cette réunion le plutôt. Donc, il y a urgence pour tous les membres de l'Opep. Il n'y a aucun doute, tous les membres sont d'accord que les stocks sont très élevés et que l'offre est supérieure à la demande d'environ 2 millions de barils/jour. Il n'est pas tout à fait clair, si nous allons prendre la décision de réduire de 2 millions de barils, mais il est fort possible qu'on prenne une décision cette fois-ci, est une autre décision plus tard pour nous assurer que le prix soit un prix stable, et qu'en même temps les besoins des pays consommateurs soient satisfaits entièrement puisque nous n'avons aucun intérêt à ce que l'économie mondiale se détériore plus qu'elle ne l'est actuellement". Revenant sur les réactions de certains pays consommateurs qui jugent inacceptable le fait que l'Opep diminue sa production, le président de l'Opep rappelle que durant la montée du prix "on nous avait encouragés à augmenter la production. A ce moment on avait dit ; augmenter la production ne servirait à rien. Cette fois-ci, c'est un peu l'opposé, on nous demande de maintenir la production, d'augmenter la production".M Chakib Khelil juge ces réactions tout à fait contraires à la rationalité. "Ce conseil est tout à fait le contraire de ce qu'ils appliquent eux-mêmes sur le marché financier puisqu'ils ont décidé de réguler le marché financier alors que pour nous, ils souhaitent laisser le marché décider entièrement sans aucune régulation de l'Opep. C'est leur desiderata en terme de baisse du pétrole pour peut-être encourager leur économie au-delà de ce qu'on devrait pouvoir faire, mais en même temps nous avons nos intérêts à défendre. Et nous allons les défendre. Tous les pays membres de l'Opep sont d'accord pour qu'on puisse les défendre d'une manière sage, d'une manière raisonnée en tenant compte des besoins des pays consommateurs en pétrole". En rapport avec la crise financière et concernant l'Algérie, M. Chakib Khelil affirme : "Pour l'année 2008, il n'y a pas de risque, nous allons engranger un revenu de 80 milliards de dollars quels que soient les prix que nous allons obtenir durant les deux derniers mois de l'année ". D'après lui, c'est quelque chose de très important. "C'est probablement les recettes les plus importantes qu'on aurait puisque l'avenir n'est pas aussi brillant pour 2009 et 2010". Pour le ministre la question qui se pose c'est 2009. "En 2009, il y aura une demande beaucoup plus réduite puisqu'il y a une récession. Il ne reste plus maintenant que la Chine et les pays du Moyen-Orient qui tirent la demande. L'augmentation de la demande pétrolière ne viendrait que de la Chine. Il s'agit maintenant de voir ce que l'Opep va décider en terme de réduction de la production pour stabiliser les prix". Le ministre de l'Energie et des Mines, président de l'Opep, très optimiste, dit particulièrement : "Nous avons relevé le défi en 1998 puis en 2001, je pense qu'on en le relever cette fois-ci pour stabiliser les prix et atteindre des objectifs qui nous permettent des revenus acceptables pour les pays producteurs puisque chacun de nous a besoin de ces revenus pour son développement économique".