Les recrutements des jeunes diplômés, dans le cadre du dispositif d'aide à l'insertion professionnelle, adopté récemment par le conseil de gouvernement, entreront en vigueur à partir du mois de juin prochain. Le ministre du Travail, de l'Emploi et de la Sécurité sociale, M. Tayeb Louh, a précisé, dans une déclaration à la presse, en marge de la cérémonie de remise des médailles du mérite industriel, que le décret d'application a d'ores et déjà été signé par le chef du gouvernement. Il a, également, indiqué que ce nouveau dispositif de soutien à l'emploi et de lutte contre le chômage ainsi que l'ensemble des dispositifs d'aide à l'emploi des jeunes et la contribution du circuit économique traditionnel, permettront la création de 400 000 postes d'emploi annuellement, dont 185 000 emplois permanents, permettant ainsi de ramener le taux de chômage de 11,8 % actuellement à 10 % à l'horizon 2009-2010. Les catégories concernées par le décret exécutif adopté début avril seront recrutées à partir de juin prochain, a précisé M. Louh, soulignant que son département a présenté à un grand nombre d'entreprises composant le tissu économique national, notamment à travers les associations du patronat, toutes les informations relatives au nouveau dispositif.Il a, dans ce cadre, précisé que les employeurs bénéficieront d'une contribution de l'Etat au salaire du jeune diplômé primo demandeur recruté pour une durée de trois ans. Elle sera de 12 000 dinars la première année, de 10 000 dinars la deuxième et de 8 000 dinars la troisième année du contrat de travail.Si l'employeur décide de recruter le jeune diplômé de manière permanente, il bénéficiera alors d'une réduction de la part qu'il verse à la sécurité sociale estimée entre 28% et 36% pour chaque travailleur recruté, ainsi que des réductions d'impôts prévues dans l'article 95 de la loi de finance 2007. Il faut préciser que le ministre a tenu, lors d'une allocution à l'occasion de la cérémonie de remise des médailles du mérite industriel, à mettre en avant les avancées réalisées en matière de lutte contre le chômage. Il dira, dans ce contexte, que durant les années 1990 l'Algérie affichait une croissance négative de -2%, une inflation de 29 % et n'arrivait donc à créer que 40 000 postes d'emploi annuellement. Aujourd'hui, la tendance est inversée, a-t-il fait remarquer. L'Algérie affiche une croissance de 6,5 % hors hydrocarbures, le taux d'inflation a été sensiblement réduit et l'économie algérienne créé aujourd'hui entre 350 000 et 400 000 emplois annuellement. Le ministre fera remarquer néanmoins qu'il faut créer une économie efficiente indépendante des hydrocarbures. C'est dans ce sens que divers départements ministériels ont été mis en branle pour atteindre cet objectif. Il dira qu'à son niveau plusieurs mesures ont été prises pour lutter efficacement contre le chômage. Il évoquera également le projet de code du travail dont la mouture a été finalisée et qui sera prochainement soumise au patronat. Il dira que ce projet a été motivé par la nécessité d'introduire plus de flexibilité dans le contrat de travail, la lutte contre l'emploi informel et la nécessité de revoir l'article 73 du code du travail portant réintégration de l'employé après licenciement. Pour ce qui est de l'hypothétique tenue d'une tripartie dans le courant de l'année, le ministre dira qu'aucune échéance n'a été fixée et qu'il n'est pour l'heure, pas prévu de tenir une tripartie. Concernant les mouvements de grève animés par les syndicats autonomes , M. Louh réaffirmera la disposition du gouvernement à dialoguer avec tous les syndicats agréés. Par ailleurs, et à l'occasion de la célébration de la Fête des travailleurs, le ministre a présidé, jeudi, à Constantine, en compagnie du secrétaire général de l'Union générale des travailleurs algériens (UGTA), M. Abdelmadjid Sidi Saïd, un meeting, portant sur les efforts de l'Etat pour soutenir le pouvoir d'achat des citoyens et l'emploi. M. Louh, a rappelé, à cet effet, qu'un montant de 160 milliards de dinars a été consenti par l'Etat au titre de l'année 2008 pour soutenir les prix des produits de première nécessité. En matière d'emploi, M. Tayeb Louh a notamment rappelé l'adoption par le gouvernement du décret exécutif relatif à l'insertion professionnelle avec pour objectif d'atteindre un taux de 33% de postes de travail permanents par an. Evoquant les actions entreprises en moins de dix ans par les pouvoirs publics en matière socioéconomique, M. Louh a indiqué que la dette extérieure de l'Algérie, dont le montant était estimé : "à plus 31 milliards de dollars US, pénalisait sévèrement le pays qui ne pouvait même pas importer une cargaison de blé", ne dépasse guère aujourd'hui 4,7 milliards de dollars. Cela est notamment dû, a-t-il ajouté, "à la clairvoyance du président de la République, M. Abdelaziz Bouteflika, qui a favorisé l'investissement et l'efficience économique plutôt qu'une simple distribution de rente".