Le secrétaire général de l'ONU Ban Ki-moon a indiqué dans une tribune au quotidien International Herald Tribune que la crise alimentaire pouvait être réglée. "Nous en avons les moyens. Nous savons ce que nous devons faire. De plus, nous devons y voir non seulement un problème à résoudre mais aussi une occasion à saisir", a-t-il plaidé. Il a souligné que la première de toutes les urgences, c'est de donner à manger à ceux qui ont faim, disant que le Programme alimentaire mondial (PAM) vient au secours de 73 millions de personnes. Mais il lui faut 750 millions de dollars de plus. Un montant de 475 millions a été promis, mais le PAM n'a que 18 millions de dollars immédiatement disponibles, a-t-il dit. M. Ban a rappelé que le mécontentement des consommateurs se fait entendre même dans les pays riches, en Europe et aux Etats- Unis. "Alors, il faut faire un effort pour imaginer la situation de ceux qui vivent avec moins de 1 dollar par jour", a-t-il relevé, rappelant qu'ils habitent pour la plupart en Afrique et, pour beaucoup. Il a fait remarquer qu'au Kenya, dans la vallée du Rift, grenier à blé de l'Afrique de l'Est, les cultivateurs ne plantent que le tiers de ce qu'ils avaient planté l'an dernier, car ils ne peuvent pas acheter les engrais dont les prix se sont eux aussi envolés. "Nous ne pouvons nous permettre de nous laisser enfermer dans cette crise", a-t-il écrit. "Pour être sûrs de manger demain, nous devons intervenir immédiatement pour donner aux petits exploitants l'aide dont ils ont besoin pour améliorer leur prochaine récolte", a-t-il souligné, rappelant que l'Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) a demandé 1,7 million de dollars pour une initiative d'urgence qui permettrait de distribuer les semences, les engrais, etc., destinés à relever la productivité agricole. Il a fait savoir que le Fonds international pour le développement agricole, le FIDA, mettra 200 millions de dollars à la disposition des cultivateurs pauvres des pays les plus touchés et que la Banque mondiale envisage dans le même ordre d'idées de créer un guichet spécial pour la réaction aux crises mondiales. Le secrétaire général de l'ONU a déclaré qu'il allait créer une équipe spéciale des Nations Unies sur la crise alimentaire mondiale. "Nous pouvons régler cette crise. Nous en avons les moyens. Nous savons ce que nous devons faire. De plus, nous devons y voir non seulement un problème à résoudre mais aussi une occasion à saisir, car nous avons une occasion extraordinaire de nous attaquer aux problèmes fondamentaux de la plupart des pauvres du monde, dont 70 % sont de petits agriculteurs. Si nous les aidons, si nous leur offrons notre concours et la juste dose de politiques locales et internationales, ces problèmes fondamentaux seront résolus", a-t-il dit.