Intervenant jeudi à l'ouverture du débat général de la 63e session de l'Assemblée générale, le SG de l'ONU, M Ban Ki-moon a, comme d'usage à cette occasion, fait le point de la situation dans le monde et présenté sa vision pour l'année à venir." Nous sommes tous conscients des périls de l'époque que nous vivons ", a-t-il déclaré en ciblant le système financier international qui est en crise, le secteur de l'énergie de même, et le secteur alimentaire également. " Les négociations commerciales ont échoué, une fois de plus "." De nouveaux problèmes ont éclaté, de nouveaux foyers de violence sont apparus, et la logique de l'affrontement a gagné du terrain. Les changements climatiques font peser sur notre planète une menace de plus en plus apparente ". Ajoutant : " nous disons souvent que les problèmes mondiaux appellent des solutions mondiales. Et pourtant… "Il estime qu'aujourd'hui, le monde est face à une crise de type nouveau. " Comme les autres, elle fait fi des frontières. Elle touche toutes les nations. Et elle complique tous les autres problèmes. C'est crise dans la direction des affaires mondiales ". " Nous sommes à la veille d'une profonde transition " " Notre monde a changé, plus peut-être que nous ne le pensons. De nouveaux pôles de pouvoir et de direction sont apparus en Asie, en Amérique latine et dans les nouveaux pays développés. Les problèmes sont aujourd'hui plus complexes. Dans ce monde nouveau, les difficultés que nous rencontrons concernent la collaboration plutôt que l'affrontement ". Le SG de l'ONU va encore plus loin en expliquant que les nations ne peuvent plus protéger leurs intérêts, ni améliorer la vie de la population, sans être partenaires de toutes les autres. " Et pourtant, je suis inquiet ". Il craint que les nations ne se replient sur elles-mêmes plutôt que de se tourner ensemble vers leur avenir commun. " Je crains un recul par rapport aux progrès que nous avons accomplis, en particulier en ce qui concerne le développement et le partage plus équitable des fruits de la croissance mondiale. Un tel repli, un tel recul seraient tragiques. Car une chose est sûre aujourd'hui, nous devons faire plus, pas moins. Nous devons faire plus pour aider les hommes et les femmes du monde entier à essuyer à la tempête qui se prépare. Certes, le droit et la justice internationaux n'ont jamais été aussi largement embrassés qu'en ce soixantième anniversaire de la Déclaration universelle des droits de l'homme. Mais ceux qui vivent dans des pays où les droits de l'homme sont foulés aux pieds n'ont jamais été aussi vulnérables ". Certes, dit-il, la plupart d'entre nous vivent en paix et en sécurité. " Mais la violence ne fait que s'aggraver dans de nombreuses nations qui ne peuvent pas se le permettre. L'Afghanistan, la Somalie, la République du Congo, l'Irak, le Soudan et j'en passe. Il souligne " que ce n'est pas acceptable. Et ce n'est pas juste ". " Si nous prenons vraiment en main les affaires mondiales, nous y arriveront. " Trois piliers du développement ; les droits de l'homme, la paix et la sécurité " " Je le dis sans détour : dans le domaine du développement, la situation est grave. Au cours de l'année écoulée, nous avons suivi avec la plus grande inquiétude la montée en flèche des prix du carburant, des denrées alimentaires et des produits de base ". Pour lui, les pays riches craignent une récession, tandis que les plus pauvres n'ont plus de quoi manger. Il annonce, à cet effet, que dans deux jours, une manifestation de haut niveau se tiendra sur les Objectifs du Millénaire pour le développement. " Nous devons faire œuvre de sensibilisation partout dans le monde et mobiliser une action mondiale particulièrement axée sur l'Afrique .Les progrès sont inégaux. Toutes les promesses n'ont pas été tenues ". A cette manifestation de haut niveau, " je réunirai une nouvelle coalition composée des gouvernements, d'ONG, de grands patrons, de groupes confessionnelles et de philanthropes. Nous savons que c'est une formule efficace. Elle a déjà fonctionné pour le paludisme, fléau qui tue un enfant toutes les 30 secondes ".Dans ce contexte, le SG des Nations unies, propose la tenue en 2010 d'une réunion au sommet sur les Objectifs du Millénaire pour le développement (OMD), afin de faire le point la suite à donner aux nouveaux engagements. " La crise alimentaire mondiale ne s'est pas réglée " Peut-être en parle-t-on moins dans la presse. " Mais rendez-vous compte ; l'an dernier, à la même époque, le riz coûtait 330 dollars la tonne. Aujourd'hui, il coûte 730 dollars. En un an, le prix de l'aliment qui nourrit la moitié de la planète a plus que doublé. Des gens qui achetaient le riz par sac l'achètent aujourd'hui par poignée. Des gens qui faisaient deux repas par jour doivent se contenter d'un seul. L'ONU a pris la tête de l'action mondiale ". Il précise à cet effet que l'Equipe spéciale de haut niveau sur la crise mondiale de la sécurité alimentaire, mise sur pied par l'Organisation, a proposé des solutions. " Nous nous sommes employés à ce que les petits exploitants agricoles puissent se procurer des semences et de l'engrais. Nous voulons lancer une nouvelle ''révolution verte'' en Afrique. Mais en réalité, nous n'avons pas les ressources supplémentaires qu'il nous faudrait. La communauté internationale n'a pas fait ce qu'elle avait dit ", laisse-t-il entendre.