Encore en deçà de leurs capacités et loin de la compétitivité qu'affichent les ports méditerranéens, les ports algériens souffrent encore de multiples problèmes liés à la gestion et à la productivité même si cette dernière a connu une amélioration au cours des dernière années. Le retard pris par le transport maritime en Algérie est dû au fait que le complexe portuaire n'a pas connu, depuis l'Indépendance, un développement conséquent, tant en matière d'infrastructures que d'équipements pour prétendre à une gestion compétitive. C'est le constat fait par le ministre des Transports, M. Mohamed Maghlaoui, dans une interview accordée à la revue “Investir magazine”. Le ministre a ajouté que le retard accusé dans la mise en œuvre des réformes, en particulier la séparation des misions d'intérêt public et commerciale, a «aggravé le manque de performance des ports nationaux, entraînant un renchérissement des coûts à différents niveaux de leur activité». Pour remédier à cette situation, a-t-il dit, l'Algérie a élaboré un schéma directeur portuaire et maritime, encourageant les formules de partenariat avec des entreprises étrangères de notoriété mondiale. Ce schéma directeur portuaire et maritime, dont l'objectif est de remettre à niveau et de moderniser l'ensemble des ports à l'horizon 2015-2025, devra permettre d'«accroître substantiellement la compétitivité des ports nationaux», a-t-il souligné. L'Algérie a procédé à la refonte du dispositif législatif et réglementaire pour promouvoir l'investissement tant public que privé mais aussi étranger dans ce domaine. Le ministre rappellera à ce titre, que «la compagnie singapourienne Portec est présente à Bejaia et des contrats de joint-venture sont en cours de négociation pour les ports d'Alger (Terminal conteneurs) et de Djendjen». D'autres mesures ont été appliquées pour permettre aux compagnies de transport maritime de voyageurs et de marchandises de réussir leur plan de redressement, notamment à travers des formules d'ouverture du capital afin d'injecter des investissements directs. «Ces efforts doivent permettre de parvenir à un renouvellement de la flotte, voire son extension, à l'heure d'une concurrence étrangère de plus en plus agressive», a conclu M. Maghlaoui. Il convient de relever que le trafic conteneurs a connu, depuis 1997, un accroissement soutenu de 22% par an en moyenne et de 12% pour le port d'Alger seulement. Il n'en demeure pas moins que le taux de conteneurisation, un des facteurs déterminant l'état de modernisation des ports et leur degré de compétitivité, est relativement faible, et qu'il est appelé à croître pour atteindre des niveaux supportables à condition que de nouvelles infrastructures additionnelles soient disponibles. Selon les experts, il est possible de rattraper le déficit en matière de conteneurisation à condition d'investir.