Les contraintes rencontrées par les exportateurs algériens à l'accès aux marchés extérieurs, et l'impératif de mettre en place un laboratoire de métrologie national afin de pouvoir certifier et accréditer les produits hors hydrocarbures algériens et de leur permettre ainsi d'être reconnus mondialement, ont constitué les principaux axes débattus, hier, lors d'une journée d'information portant sur la promotion des exportations des produits agricoles frais et la présentation du Guide d'accès au marché allemand, tenue hier au siège d'Algex. Organisée par la Chambre algéro-allemande de commerce et d'industrie (AHK) et l'Algex( Agence algérienne de promotion du commerce extérieur), cette journée a pour but d'informer les opérateurs du secteur agricole de l'importance de la normalisation et de la certification qualité pour exporter leurs produits à l'étranger. A cet effet, M. M. Andreas Hergenrother, DG de l'AHK Algérie, a tenu à affirmer l'attachement et l'ambition de son institution de participer au développement commercial et économique des deux pays, ainsi que le soutien qu'elle propose aux PME et entreprises algériennes dans l'exportation, notamment les produits agricoles et agroalimentaires, ainsi que les produits industriels. Selon lui, le manque d'information et de communication, ainsi que l'absence de l'Algérie dans les salons internationaux freinent son développement, et laissent le produit algérien inexistant et inconnu. Cependant, il espère que l'Algérie sera présente au prochain salon qui se tiendra en février 2009. Pour sa part, M. Sebastian Metz, chargé des foires et salons auprès de l'AHK, qui a présenté lors de cette rencontre le guide d'accès au marché allemand, a affirmé que "le produit agricole algérien, en manque de certification, est commercialisé comme produit de basse gamme sur les marchés européens, même s'il est conforme aux normes d'un produit BIO haut de gamme". De ce fait, les agriculteurs algériens, qui veulent commercialiser leurs produits à l'étranger, sont obligés de passer par un organisme de certification étranger, ce qui coûte excessivement cher (de 5 000 à 8 000 euros). Intervenant lors de cette rencontre M. Boudissa, DG de l'Algerac, a relevé le problème de la métrologie. Selon lui, il est impératif d'installer un laboratoire de métrologie primaire national qui doit être une référence, notamment "puisqu'on a beaucoup de mal à homologuer certains produits", dira-t-il à ce propos. Cela dit, il faut mettre en place ce dispositif qui représente un outil national qui permettra à tous les acteurs de la certification, d'accréditation, les laboratoires, et les organismes d'inspections une fois passés par cette institution, d'être reconnus mondialement. Il faut dire que pour exporter il faut être accrédité aux normes internationales 17011 qui est un système d'accréditation qui accorde des reconnaissances mutuelles et mondiales. Il est à noter qu'il existe plus de 2000 laboratoires en Algérie dont deux seulement sont accrédités. "Nous sommes en retard dans ce domaine, nous ne sommes pas structurés d'une manière durable, il faut une mise à niveau des organes d'inspection, et des laboratoires. Nous faisons appel au savoir-faire allemand pour nous inspirer de leur modèle de normes de référence mondiale" a -t-il insisté. "En attendant de combler ce retard nous avons recours à des certificateurs étrangers, nous n'avons pas dans l'immédiat des certificateurs accrédités en Algérie", a soulignén pour sa part, M. Mohamed Bennini, DG d'Algex. Il a relevé, en outre, l'absence d'une chaîne logistique. "Nous ambitionnons de travailler avec les partenaires allemands sur la certification bio qui est très intéressante", dira-t-il. Selon M. Aissaoui DG de l'IANOR, "il faut éviter de plus en plus les visions sectoriels, puisque l'exportation touche tous les secteurs". Il suggère un travail commun entre des institutions telles que l'Algex, et Algerac. Il dira, par ailleurs, que 1000 normes sont disponibles en Algérie. Selon lui, le problème est plus de réglementation que de norme. Enfin, l'accompagnement d'une cinquantaine d'entreprises exportatrices, la création d'un fonds de soutien aux exportateurs et le soutien aux entreprises algériennes à participer aux foires internationales figurent parmi les actions immédiates inscrites au programme d'Algex. Baptisé Optimexport, d'une valeur de 2,5 millions d'euros, le programme porte notamment sur la formation aux métiers de l'exportation, l'information commerciale et la prospection des marchés extérieurs, a expliqué M. Bennini, précisant que ce programme a été élaboré en partenariat entre le ministère du Commerce et l'Agence française de développement (AFD).