S'il est intéressant de disposer de moult ressources en hydrocarbures, il est également important pour l'économie d'un pays de disposer de capacités de raffinage suffisantes pour transformer le brut, notamment en essence, sous peine d'être confronté à d'importantes difficultés et de devoir recourir à l'importation de pétrole. Par ailleurs, l'outil de production, qui a une moyenne d'âge de vingt ans, a un sérieux besoin de mise à niveau. Les incidents à répétition dans le complexe pétrochimique d'Arzew, l'explosion intervenue le 19 janvier 2004 dans la raffinerie de Skikda, mais surtout le déficit en matière de production, notamment le gasoil, contraignent les opérateurs à importer pour satisfaire la consommation nationale. D'où le besoin de moderniser les sites de production existants et de réaliser de nouvelles unités de raffinage. Partant de là, la réhabilitation de l'outil de production constitue, aujourd'hui, la priorité majeure de Naftec, filiale raffinage de la compagnie nationale des hydrocarbures, Sonatrach. En effet, Naftec veut investir 4 milliards de dollars d'ici à 2012 pour la rénovation de ses raffineries en Algérie, afin de porter leur capacité de production à 27 millions de tonnes contre 22 millions de tonnes, a annoncé, en décembre dernier, son PDG Akli Remini. Le programme d'investissements prévu "est ouvert aux partenariats étrangers" et a pour objectif de porter les capacités de production de Naftec de 22 millions de tonnes à 27 millions de tonnes en 2012. Cette volonté d'investir dans les infrastructures s'est matérialisée, récemment, par l'accord conclu avec Cegelec, groupe international de services technologiques aux entreprises et aux collectivités, pour la rénovation et l'extension du réseau électrique de la raffinerie d'Arzew. D'un montant de 67 millions d'euros, ce projet, qui devra être réalisé dans un délai de 28 mois, permettra d'augmenter la capacité de production des hydrocarbures et de satisfaire la demande locale et internationale. Le contrat porte sur la distribution moyenne et basse tension ainsi que sur le système de contrôle commande numérique du réseau électrique. Trois nouvelles sous- stations sont à construire, sept autres à réhabiliter incluant toutes climatisation, pressurisation et détection incendie. Cette semaine, c'est au tour du français Areva de remporter un contrat de 32 millions d'euros avec Naftec pour la raffinerie de Skikda. Selon les termes du contrat, Areva fournira une installation clés en main composée d'un poste isolé au gaz et de transformateurs de puissance. Ces équipements assureront l'alimentation électrique de la raffinerie, la plus grande d'Afrique, et permettront d'optimiser sa capacité de production. Les investissements en cours dans le secteur de la pétrochimie totalisent le volume de 20 milliards de dollars. Sur ces 20 milliards de dollars, déjà 4 projets, à eux seuls, totalisent à peu près 8 milliards de dollars d'investissement, des projets en cours de réalisation ou en voie de lancement des travaux.