Les experts veulent développer de nouvelles variétés de riz hybrides pour doper la production. En accroissant les récoltes de 20% à 50% elles permettraient d'apporter une réponse à la forte hausse de la demande mondiale, selon l'International Rice Research Institute La culture du riz hybride occupe déjà environ un million d'hectares dans les pays d'Asie du Sud et du Sud-Est, dont le Bangladesh, l'Inde, l'Indonésie, la Birmanie, les Philippines et le Vietnam, selon l'International Rice Research Institute ( centre international de recherche sur le riz). Le riz hybride est au centre des recherches agronomiques actuelles en Asie. De nouvelles espèces à la croissance rapide pourraient permettre d'augmenter la production de 20% à 50%, selon l'International Rice Research Institute, organisation basée aux Philippines. Un nouvel institut international, le « Hybrid Rice Research and Development Consortium », vient d'être créé. Il regroupe 19 firmes spécialisées en biotechnologie et 15 centres de recherche publics de Chine, Inde, Indonésie, Iran, Malaisie, Philippines, Sri Lanka et Vietnam. Les Chinois, pionniers dans les recherches sur le riz hybride, assurent que ces nouvelles céréales pourraient apporter une réponse à la pénurie que traverse actuellement la planète. Le pays prévoit d'ailleurs de construire un centre de développement à Madagascar « pour aider l'Afrique à promouvoir la production agricole ». Le projet, d'un coût de 1,28 million de dollars (820 000 euros), devrait aboutir d'ici 2010, selon l'Académie des sciences de l'agriculture de la province du Hunan, chargée de la construction. Le riz hybride actuel assure un rendement d'environ 12 tonnes par hectare (contre 4 à 6 tonnes/ha dans les rizières classiques des pays en voie de développement, selon la FAO). Il faut dire que la flambée des prix du riz est plus que spectaculaire. Ce qui a poussé les instituions et les chercheurs du monde à chercher des alternatives et trouver le moyen d'améliorer la production. De leurs côtés, les gouvernements, notamment asiatiques, tentent tant bien que mal d'enrayer l'envolée des prix.Rationnement, subventions, mise sur pied de cartels, limitation des exportations : les pays asiatiques producteurs de riz, tentent à tout prix de protéger les populations de la flambée des cours de cet aliment de base dans la région. “Les pays producteurs limitent les exportations car ils sont préoccupés par la situation sur le marché domestique”, explique Jonathan Pincus, économiste du Programme des Nations unies pour le développement (PNUD) au Vietnam. Signe de cette inquiétude, les ministres du Commerce de l'Association des nations d'Asie du Sud-Est (Asean) réunis à Jakarta, sont convenus samedi d'agir de concert pour stabiliser le prix du riz et accroître la production. Souvent brocardé pour son laborieux processus de décision, le “bloc des Dix” a réagi prestement en décidant de “s'entraider pour stabiliser ales prix (alimentaires) à l'échelle globale et s'abstenir de mesures susceptibles de perturber le prix du riz”, selon la ministre indonésienne du Commerce Marie Elka Pangestu. L'Asean regroupe la Thaïlande, l'Indonésie, la Malaisie, les Philippines, Singapour, le Vietnam, Brunei, le Laos, le Cambodge et la Birmanie. Le riz est l'aliment de base du Sud-Est asiatique et les exportations de cette région ont un impact crucial sur les cours mondiaux du riz car elles représentent 50% des exportations totales.Premier producteur mondial de riz, la Thaïlande avait déjà plaidé pour une action concertée en annonçant, le 30 avril, son intention de créer, avec d'autres pays riverains du Mekong (Birmanie, Cambodge, Laos, Vietnam), un cartel qui fixerait les prix du riz sur le modèle de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (OPEP).Le Vietnam, deuxième exportateur mondial, avait fait savoir fin mars qu'il réduirait ses exportations cette année de 4 millions de tonnes à 3,5 millions de tonnes. De nombreux supermarchés et magasins du pays communiste ont été récemment pris d'assaut à la suite de rumeurs faisant état d'une possible pénurie. Au Cambodge, la flambée des prix du riz a contraint, fin avril, le Programme alimentaire mondial (PAM) des Nations unies à suspendre indéfiniment un programme de distribution de petits déjeuners gratuits à 450 000 écoliers déshérités. Troisième pays exportateur de riz, l'Inde a également proscrit les exportations de certaines catégories de riz et débloqué 154 000 tonnes supplémentaires de blé et 230 000 tonnes de riz. L'agriculture fait vivre les deux-tiers des 1,1 milliard d'Indiens des campagnes et, à côté de la centaine de millions de nouveaux riches urbains, 300 millions de gens vivent avec moins d'un dollar par jour.