La filière textile et cuir est en crise depuis des années. La situation perdure et risque de provoquer la disparition de toute la profession si des mesures ne sont pas prises. Pourtant l'industrie du textile a été un des fleurons de l'industrie algérienne avec des unités qui arrivaient même à exporter. Le constat fait par le secrétaire général de la fédération du textile et du cuir affiliée à l'UGTA, n'est guère reluisant, et l'avenir de cette industrie est sérieusement compromis. Amar Takjout tire la sonnette d'alarme pour la énième fois en soulignant sur les ondes de la radio Chaîne III que pas moins de "25 000 postes d'emploi ont disparu durant ces 20 dernières années". La situation est d'autant plus inquiétante que la menace est toujours pesante. A en croire le SG de la fédération de textile et du cuir de l'UGTA "24 000 travailleurs sont sous la menace de perdre leurs emplois". La filière, qui disposait de points de vente, a vu également ses espaces disparaître puisque "60 points de vente sont fermés sur tout le territoire national". Pour Amar Takjout des possibilités de sauver la filière existaient pourtant mais elles n'ont pas "été appliquées au moment opportun". Le SG de la fédération textile estime que la déstructuration du secteur a été entamée dans l'objectif "de favoriser l'importation". La concurrence en matière de prix a été également rude depuis "l'ouverture du marché". Une ouverture qui n'a pas été bénéfique pour le secteur puisque "les investissements n'ont pas suivi en plus du manque de la formation du personnel pour perpétuer certaines professions". Amar Takjout regrette au passage cette situation en se référant aux statistiques dans les années 80 où "pas moins de 100 ingénieurs sont formés chaque année". Actuellement la situation est tout autre et la main-d'œuvre qualifiée fait défaut malgré le plan de restructuration engagé mais qui n'a pas donnés les "résultats escomptés", selon l'invité de la radio. Ce dernier estime qu'il est inadmissible que la production nationale ne bénéficie pas "de protection comme cela se fait en Europe ou aux Etats-Unis ou encore en Asie". Amar Takjout préconise de mettre "des barrières de protection en favorisant le produit national dans les marchés publics". Mais le manque de communication reste le plus crucial des problèmes. En ce sens, il lance un appel afin "d'associer les acteurs économiques dans la prise de décision". Il regrette au passage que "la stratégie industrielle n'aie pas bénéficié de l'expérience des opérateurs économiques nationaux" et invite les "SGP à un dialogue sur l'avenir de ce secteur où les régions enclavées sont les plus exposées en terme de perte d'emplois à Jijel et Aïn Témouchent notamment". Autre problème soulevé par Amar Takjout, celui des tanneries, dont certaines constituent une menace pour l'environnement. Néanmoins, il juge inacceptable "la fermeture de la tannerie de Aïn Defla, spécialisée dans le traitement des déchets". Un coup dur pour toute la filière qui souffre également du manque de matière première après l'arrêt de la production dans les unités "de Aïn Beida et Meskania".