Des mesures d'urgences seront désormais prises pour protéger les coraux abyssaux et les autres écosystèmes fragiles des conséquences de la pêche de fond en haute mer dans l'Atlantique nord-ouest. En effet, une entente a été conclue hier par l'Organisation des pêches de l'Atlantique nord-ouest (Opano). Ainsi, d'ici la fin de 2008, toute la pêche de fond en haute mer devra être assujettie à des évaluations d'impact. De plus, les zones de pêche seront fermées ou interdites à la pêche si on ne peut éviter d'endommager les coraux, les éponges et les autres spécimens marins. L'Opano, qui comprend le Canada, l'Union européenne, la Norvège, l'Islande, la Russie et les Etats-Unis, s'est fixé un ambitieux calendrier de travail pour les prochains mois afin de mener à terme les évaluations et de commencer à déterminer les zones en haute mer nécessitant une protection. «Les décisions prises cette semaine constituent un énorme pas en avant et un renversement de tendance à l'échelle de la planète visant à adopter des pratiques de pêche plus durables et à contrer l'incidence destructrice du chalutage de fond en haute mer», a déclaré Susanna Fuller du Centre d'action écologique de Halifax en Nouvelle-Écosse.Cette entente découle d'une résolution adoptée en 2006 à l'Assemblée générale des Nations unies qui préconisait une meilleure protection des coraux, qui sont souvent abîmés en raison de la pêche de fond en haute mer. Les coraux d'eau froide, les éponges et les autres spécimens des fonds marins se trouvent partout en haute mer dans l'Atlantique nord-ouest là où est pratiquée la pêche de fond, laquelle a été citée comme étant la menace la plus sérieuse contre les écosystèmes des fonds marins selon un rapport publié par le Programme des Nations unies pour l'environnement en 2004. Les organisations environnementales ne cessent de réclamer un moratoire sur la pêche de fond lors de l'Assemblée générale des Nations Unies parce que les zones en haute mer n'étaient pas protégées.Autrement dit, l'entente adoptée par l'Opano, pourrait, si elle est respectée, bien entendu, constituer un précédent pour la protection des écosystèmes des fonds marins partout en Atlantique Nord, a-t-elle conclu. A noter que les coraux sont présents partout dans le Monde, essentiellement dans les eaux des mers chaudes et dans les océans tropicaux.Selon les dernières estimations du Centre mondial de surveillance continue de la conservation de la nature, ils couvrent près de 284 300 km⊃2;.Il existe aujourd'hui 80 pays dits « coralliens ». Parmi eux, on retrouve notamment la France. Avec ses territoires et départements d'Outre-mer, elle est présente dans trois océans : l'océan Pacifique, l'océan Indien et l'océan Atlantique.Mais c'est en Australie que se trouve le plus long massif corallien de la planète : La Grande Barrière de Corail. Long de plus de 2 000 kilomètres, d'une largeur maximale de 72 kilomètres, ce récif est situé au nord-est du pays.Le corail, cette ressource marine est en danger partout dans le monde. Les chiffres sont sans appel. Aujourd'hui, 10 % des récifs coralliens de la Planète sont morts. 30 % d'entre eux sont d'ores et déjà condamnés. 60 % sont menacés de disparaître dans les années à venir, victimes d'agressions multiples. En plus de la pêche de fond, il y a le réchauffement climatique. Sous l'effet de la chaleur, les coraux rejettent leur hôte, la zooxanthelle (c'est une cellule végétale microscopique qui donne aux coraux leurs couleurs rouge, blanche, noire, etc)Ils perdent alors leur source d'énergie et leur pigmentation : ils blanchissent et meurent rapidement de ce que l'on appelle « la mort blanche ». Aujourd'hui, les fonds de l'océan Indien, et particulièrement de la Réunion, regorgent de coraux blancs. Une mortalité importante qui touche également ceux du Pacifique.