Soixante-neuf pays membres de l'organisation de l'ONU pour l'alimentation et l'agriculture (FAO) sont parvenus au bout de deux ans de négociations à un accord sur des directives visant à limiter l'impact de la pêche sur les poissons des eaux profondes et leurs habitats fragilisés, indique aujourd'hui un communiqué.“Au terme de deux ans de négociations, 69 États membres de la FAO ont adopté des directives visant à limiter l'impact de la pêche sur les poissons des eaux profondes et leurs habitats fragilisés. Les directives proposent un cadre auquel les nations doivent adhérer lorsqu'elles pêchent dans des zones de haute mer hors de leur juridiction nationale”, indique l'agence spécialisée dont le siège est à Rome.Les directives proposent un cadre auquel les nations doivent adhérer lorsqu'elles pêchent dans des zones de haute mer hors de leur juridiction nationale qui sont le siège de nombreuses pêcheries hauturières.Stipulant que toute activité de pêche en haute mer doit être “gérée de façon rigoureuse”, elles énoncent les mesures requises pour identifier et protéger les écosystèmes vulnérables et donnent des conseils sur l'utilisation durable des ressources marines vivantes de haute mer.La FAO adresse d'autres recommandations. Ainsi, les nations devraient évaluer la pêche hauturière pratiquée par leurs flottes afin d'évaluer d'éventuels impacts négatifs significatifs. Par ailleurs, la pêche en haute mer devrait cesser dans toute zone où l'on estime que les écosystèmes marins vulnérables sont victimes d'impacts négatifs significatifs. Ajouter à cela, là où la pêche hauturière peut être pratiquée de façon responsable, des méthodes de pêche plus adéquates pour réduire les impacts sur les espèces non ciblées qui doivent être appliquées.En outre, les directives font état des mesures à prendre pour améliorer l'information sur l'emplacement et l'état des écosystèmes marins vulnérables et des pêches de haute mer.La gestion des pêches hauturières en eau profonde hors des zones économiques exclusives (ZEE) des pays a toujours été complexe, car elle demande des solutions multilatérales faisant intervenir non seulement les pays pratiquant ce type de pêche, mais aussi tout autre pays concerné.“Jusqu'à présent, on ne disposait pas vraiment de cadre international pour affronter ce problème. Ces directives représentent un des rares instruments pratiques de cette nature; c'est un important pas en avant car elles abordent à la fois les questions d'environnement et d'aménagement des pêches de manière intégrée,” a indiqué M. Ichiro Nomura, sous-directeur général, Département des pêches et de l'aquaculture de la FAO. De nombreuses espèces de poissons des grands fonds ont une croissance lente, parviennent à une maturité sexuelle tardive, et ne se reproduisent pas forcément tous les ans. En conséquence, elles présentent une faible résistance à la pêche intensive, et il faut parfois plusieurs générations pour reconstituer les stocks épuisés par la surpêche. La pêche hauturière en eaux profondes soulève également de graves inquiétudes pour d'autres espèces vulnérables comme les coraux et les spongiaires délicats vivant en eaux froides, les habitats benthiques fragiles des sources hydrothermales et des suintements froids qui abritent des espèces que l'on ne trouve nulle part ailleurs, et les monts sous-marins où vivent des espèces sensibles. Activité relativement nouvelle, la pêche en eaux profondes requiert des ressources considérables en termes d'investissement et de technologies, et rares sont les pays qui ont élaboré des politiques et des plans ciblés pour leur gestion, y compris dans leurs eaux territoriales.