La flambée des prix alimentaires est davantage liée à l'accroissement de la demande, qu'au gonflement d'une bulle spéculative, juge la majorité des membres d'un panel d'économistes rassemblés par le Wall Street Journal.51% des experts interrogés par le quotidien américain des affaires estiment que la demande chinoise et indienne est le facteur prépondérant de la flambée actuelle des produits énergétiques. Par ailleurs, 40% des économistes consultés jugent que c'est la demande qui pousse inexorablement les prix alimentaires vers le haut, indique jeudi le journal dans son édition électronique.Les contraintes pesant sur l'offre arrivent en deuxième position des raisons invoquées pour expliquer la flambée des cours : 20% des économistes la retiennent s'agissant des prix alimentaires, et 15% pour les prix énergétiques."C'est un mélange de problèmes d'offre et de demande," a résumé Joseph Carson d'Alliance Bernstein, cité par le quotidien. Il en reste néanmoins que l'explosion mondiale du prix des produits agricoles, du blé au maïs, renforce l'attrait des matières premières agricoles en tant que catégorie d'actif alternative. Un nombre croissant d'investisseurs prend conscience du rôle de bouclier contre l'inflation que les produits agricoles de base peuvent être amenés à jouer dans un portefeuille. Les matières premières peuvent offrir une protection efficace contre l'inflation. Des métaux aux céréales, elles peuvent représenter un gage de stabilité pendant les phases de volatilité des marchés boursiers. Lorsque le cours des actions recule, le prix des matières premières a tendance à augmenter. Alors que les marchés boursiers et obligataires commencent généralement à anticiper une récession avant que le ralentissement ne se produise, les matières premières continuent à prospérer tant que la demande dépasse l'offre. L'envolée du prix des matières premières agricoles est également induite par la croissance de la population mondiale, la pénurie de surfaces arables, l'instabilité politique et l'occidentalisation des habitudes alimentaires dans les pays émergents. La vague haussière des matières premières pourrait s'étendre sur une période de 20 ans ponctuée de corrections brutales. Les matières premières ont généré de robustes rendements en 2007 et les prix comptants du pétrole, de l'or, du blé et du maïs ont battu des records.Le secteur énergétique convoite les surfaces agricoles des fabricants alimentaires pour produire des biocarburants. L'essor rapide de l'industrie de l'éthanol et du biodiesel au cours de la dernière décennie a tiré les prix des matières premières agricoles vers le haut.La pénurie de surfaces arables, la désertification régionale, le manque d'eau et les accidents climatiques devraient vraisemblablement freiner la croissance de la production agricole pour de nombreuses années. Les mauvaises conditions météorologiques en Europe, en Australie, au Canada et en Chine ont fait monter en flèche les prix du blé.La forte demande en aliments à base de protéines dans les pays émergents, la hausse de la production de biodiesel et la part belle accordée à la production de maïs aux Etats-Unis ont entraîné l'envolée des prix du soja en 2007. L'essor des matières premières ne passe pas inaperçu. L'intérêt pour l'agriculture en tant que catégorie d'actif se reflète dans le nombre d'ETF et de produits structurés liés aux matières premières proposés aux investisseurs.Au moment d'examiner l'allocation des actifs dans leur portefeuille, il est dans l'intérêt des investisseurs de noter que les produits agricoles de base peuvent offrir une protection efficace contre le risque que l'inflation fait peser sur leur patrimoine.