Dans quelques jours devrait être connue dans ses moindres détails la nouvelle stratégie industrielle, que les pouvoirs publics entendent mettre en œuvre pour que le pays renoue avec une industrialisation qui avait fait rêver les populations durant les années 70, avec l'espoir que serait tenue la promesse que l'Algérie atteindrait à l'horizon 80 le niveau de développement de l'Espagne. La promesse ne fut, bien sûr, pas tenue, mais nombre de ceux qui étaient adultes à cette époque en viennent aujourd'hui à regretter ces années là, caractérisées principalement par le plein emploi, l'aspiration à l'autosatisfaction en agroalimentaire, et le sentiment que le système politico-économique favorisait l'égalité sociale. Pourrait-on aujourd'hui encore redonner le même espoir avec les mêmes objectifs et les mêmes slogans, car le propre de tout pouvoir est de réussir à redonner l'espoir ? Objectif certainement difficile à atteindre dans un contexte où les besoins s'expriment dans l'urgence et où les populations, nourries à l'adage "faits moi vivre aujourd'hui et tues moi demain", sont enclines à adopter également l'adage "un tiens vaut mieux que deux tu l'auras". Cela fait depuis longtemps que la notion d'industrialisation est perdue de vue, avec l'avènement de la décennie 80 assimilée à celle de la désindustrialisation. C'était la décennie où devaient changer les mentalités, plus particulièrement par rapport à la perception du développement du secteur privé pour lequel le discours officiel avait commencé à ne plus reparler de la "propriété exploiteuse". La réorientation de l'économie vers le libéralisme abandonnait en chemin la poursuite des investissements industriels réalisés par l'Etat. Les axes de la nouvelle stratégie industrielle devraient se définir par les créneaux industriels investis par les 100 entreprises retirées du processus de privatisation et cela devrait concerner particulièrement les secteurs de la mécanique, de l'agroalimentaire, la chimie, le raffinage, la pharmacie avec l'entreprise Saidal en pointe etc.… Retournerons-nous à l'importation d'usines clé en main et produits en main, modèles connus durant les années 70 ? S'agirait-il de "gonfler" la centaine d'entreprises retirées de la privatisation puis de les proposer ensuite à la privatisation une fois qu'elles auront bien "avancé" dans le processus d'industrialisation ? La réponse sera connue probablement à la mi-janvier.