Il y a cinq ans, un tremblement de terre a secoué le nord du pays, laissant derrière lui 2 278 morts, 12 450 blessés et plus de 170 000 sinistrés dans les wilayas d'Alger et de Boumerdès. D'après les responsables du Centre national de recherche appliquée en Génie parasismique (CGS), plusieurs études et statistiques sur les constructions endommagées ont été entrepris suite à cette catastrophe. Les résultats de ces tests ont classé Alger et Boumerdès comme zone à haut risque sismique. De plus, le tremblement du 21 mai 2003 a dévoilé l'existence d'une nouvelle faille, appelée depuis, la faille de Zemmouri. Toutes ces données démontrent la vulnérabilité de la région de l'Algérois au risque sismique. L'intervention du séismologue, M. Bonatero, il y a quelques mois, sur le risque qui plane sur la ville d'Alger, a créé une véritable psychose et a failli devenir une affaire d'Etat. Cependant, quand on interroge les professionnels du secteur de l'habitat, on constate que la politique de réhabilitation du vieux bâti en Algérie donne la priorité aux "bâtiments stratégiques ", une mission confiée aux spécialistes et aux professionnels du secteur de l'habitat, de l'urbanisme et du génie parasismique. Les spécialistes ne cessent, notamment depuis le séisme dévastateur du 21 mai 2003, de sensibiliser les pouvoirs publics sur l'état de certaines constructions, que ce soit le vieux bâti ou les nouvelles constructions. Encore une fois, les professionnels tirent la sonnette d'alarme et appellent les pouvoirs publics à faire plus d'efforts en écoutant davantage les spécialistes et en intégrant le citoyen dans la politique de prévention contre les risques majeurs. En outre, dire que rien n'a été fait depuis le séisme de Boumerdès, n'est pas tout a fait vrai. Une nouvelle législation a été adoptée depuis cette catastrophe. La nouvelle législation prévoit que le Contrôle technique de la construction CTC vérifie le niveau de conformité des travaux par rapport aux normes algériennes ou à défaut celles en vigueur en Algérie, des documents techniques réglementaires (DTR) en vigueur en Algérie, l'avis technique valide, agréments, certificats ou rapports d'essais préalables, et le guide technique et règles professionnelles. Cependant, les anomalies constatées sont notifiées et suivies tout le long du processus de contrôle par le moyen de rapports de visites de chantiers adressés au maître d'ouvrage. Sur le plan juridique, la nouvelle législation prévoit plusieurs amendements sur les obligations attachées à la problématique de sécurité, de solidité et de stabilité des ouvrages. Quant au plan de la démarche, le processus technique d'étude géologique et géotechnique et de maîtrise d'œuvre est intimement lié au processus de contrôle technique.