La réforme de l'enseignement supérieur, entamée depuis 4 ans, a fait ses preuves. C'est ce qui ressort des conclusions des ateliers animés hier, où l'application du système Licence-Master-Doctorat (LMD), a d'ailleurs été longuement abordée dès le premier jour des assises. En effet, les participants ont demandé qu'il y ait encore plus de communication et d'information autour du système suite aux inquiétudes des étudiants. Le rapport national sur l'évaluation d'étape de l'application de la réforme de l'enseignement supérieur a porté sur la mise en place de l'amélioration du système LMD dans les établissements universitaires. L'évaluation des quatre premières années a mis en évidence quelques dysfonctionnements de ce système et permis d'envisager les solutions adéquates pour les atténuer. Selon les conférenciers, des enseignants en majorité, pour atteindre l'objectif global de cette réforme, il y a lieu d'asseoir définitivement et intégralement la nouvelle architecture du système LMD dans toutes ses dimensions afin de garantir son application dans le cadre du droit. La seconde recommandation relative à la recherche scientifique et au développement technologique a porté, notamment, sur le développement de la ressource humaine et les programmes nationaux de recherche comportant 36 domaines, tels que l'agriculture, la santé, l'énergie, les techniques nucléaires, l'habitat et l'urbanisme, les travaux publics et le transport. Concernant les réformes pédagogiques, il a été proposé de renforcer encore une fois les moyens de formation et de faciliter l'accès aux étudiants aux nouvelles technologies, ainsi qu'aux ouvrages spécialisés, que ce soit au niveau des établissements ou des cités universitaires. La spécialité de prestation administrative, a également été citée dans les recommandations où il a été demandé au gestionnaires des universités de jouer leurs rôles, à savoir promouvoir le rôle des établissements, mettre en place un comité assurant la qualité au niveau de chaque département, et surtout prévoir des formations en management tout en veillant à redynamiser les organes consultatives délibérants. En un mot, l'administration doit devenir un vecteur de promotion de l'université et non pas un frein à son développement. Les équipements de la recherche scientifique exonérés de la TVA Un rapport national sur la recherche scientifique préconise de prendre toutes les mesures afin d'exonérer des droits de douanes et de la taxe sur la valeur ajoutée (TVA) tous les équipements destinés aux activités de la recherche scientifique. “ Afin que l'objectif de consacrer 100 milliards DA à la recherche scientifique et au développement technologique soit réel, il est recommandé de préparer toutes les mesures et les dispositions législatives et réglementaires afin d'exonérer des droits de douanes et de la TVA tous les équipements issus du marché local et de l'importation et destinés aux activités de recherche scientifique et de développement technologique ”, souligne le rapport présenté lors de la 1re journée des Assises nationales de l'enseignement supérieur et de la recherche scientifique. Le document évoque, par ailleurs, les incitations financières prises dans le domaine, à travers la mise en place d'un dispositif de soutien aux PME qui commercialisent les produits à valeur ajoutée et d'un fonds d'amorçage ainsi que le dégagement d'un programme de financement à risque des projets innovants en impliquant les sociétés financières, les fonds de garantie et les dispositifs de soutien existant. Concernant le développement de la ressource humaine, le document souligne que l'objectif est d'impliquer en 2012, 28 000 enseignants chercheurs et 4 500 chercheurs permanents dans le développement de cette ressource. Un réseau informatique entre le ministèrede l'Intérieur et les universités Le ministère de l'Intérieur et des Collectivités locales prévoit la mise en réseau de ses établissements de formation avec les universités qui développent des formations en relation avec le secteur. Selon Karima Benyellès, directrice des ressources humaines au ministère, qui intervenait lors de ces assises, la mise en réseau des établissements du ministère avec les universités qui développent des formations va permettre un échange d'expériences et une capitalisation de celles-ci. Actuellement, le ministère dispose de cinq établissements de formation (Oran, Ouargla, Béchar, Constantine et Djelfa) et vient d'inscrire la réalisation de six autres à Alger, Blida, Annaba, Sétif, Tiaret et Tlemcen, ce qui va permettre, à court terme, de disposer d'un réseau de 11 établissements qui couvrent l'ensemble du territoire national. Pour Benyellès, cette stratégie mise en place est axée sur la formation, seule capable de faire évoluer l'administration vers plus de performance et de qualité et l'aider à passer d'un fonctionnement fondé principalement sur l'expertise juridique à l'exercice d'une compétence managériale. Elle préconisera dans ce contexte, à ce que l'étape relative à l'évaluation des besoins ne soit plus négligée et qu'elle constitue invariablement le point de départ de toute offre de formation de l'université. “Aux propositions de formations théoriques souvent décalées par rapport aux besoins réels de l'administration, nous devons substituer des approches qui collent aux réalités et qui apportent un résultat mesurable dans le fonctionnement de nos administrations”, a-t-elle expliqué.