La consécration de l'équipe de football de l'ESS pour la seconde fois consécutive en Ligue des champions arabes face, cette fois-ci, à l'équipe du Widad de Casablanca a été saluée, jeudi soir, par le président de la République, Abdelaziz Bouteflika. Dans le message qu'il a adressé à cette occasion au président de l'Entente, Abdelkrim Serrar, le chef de l'Etat souligne que "suite à la victoire de l'ESS, club aux titres nationaux, arabes et africains, qui a honoré le football algérien, il m'est particulièrement agréable de présenter mes félicitations aux membres de l'équipe, joueurs, dirigeants, entraîneurs et organisateurs pour les efforts consentis et la patience dont ils ont fait preuve tout au long de la préparation". Le chef de l'Etat met un accent particulier, dans ce message, en soulignant la persévérance de tout le collectif de l'ESS dans la compétition sur les terrains en s'armant de "tout temps, d'esprit sportif et de vertus de compétition loyale". Au regard de la violence qui gagne de nos jours les stades, le chef de l'Etat note : "De nos jours, le football est devenu une pratique transnationale et transcontinentale prioritaire pour les Etats et les peuples et un intérêt, d'autant plus importante qu'elle mobilise compétences et talents et fait l'objet de convoitise de la part de grandes entreprises internationales au regard de son influence sur les populations". Il rappellera, dans ce contexte, qu'en Algérie la glorieuse équipe du Front de libération nationale (FLN) a transmis un message national et de patriotisme durant la Guerre de libération et a réalisé des années durant, des victoires honorables, hissant haut les couleurs nationales dans les foras internationaux avec fierté et dignité. Il fera remarquer que l'Algérie aspire aujourd'hui à la promotion de cette discipline en tant que loisir mais aussi comme conduite civilisationnelle dans les stades et les espaces publics. Le président de la République, tout en reconnaissant le droit à la jeunesse d'exprimer sa joie et de soutenir son équipe fanion, rappelle qu'il est également de son devoir "de s'élever au niveau de ce sport noble, de respecter les droits et les biens d'autrui, de se conformer aux principes de la citoyenneté et de faire preuve de fair play". Pour le chef de l'Etat "une bonne conduite" est en soi une victoire de l'esprit sportif, en cas de défaite, et est considérée comme un deuxième triomphe qui renforce la satisfaction et accroît la jubilation, en cas de victoire. En invitant le public de la balle ronde parmi les jeunes à faire "preuve de comportement civique et d'esprit sportif, le président de la République appelle les staffs techniques et le public à la conjugaison des efforts pour hisser le sport algérien au niveau des pays civilisés et développés". Le président de la République a conclu dans son message, qu'il y a urgence dans le ressourcement de la pratique du football en Algérie. Il faut que le football regagne son environnement naturel, en le mettant entre les bonnes mains de ceux qui interprètent le football comme un sport roi, car ce qui était une crainte hier est une réalité aujourd'hui. Les affrontements de ces derniers jours entre supporters des équipes de Kouba et El Harrach en est la preuve regrettable du pourrissement du football. En cette fin de saison footballistique, partout c'est l'inflation au nom du culte de la victoire par tous les moyens pour s'imposer, on retrouve des dirigeants malhonnêtes et surtout le pouvoir de l'argent. Tout cela est en train de mener cette pratique à la catastrophe à plus ou moins longue échéance. L'intervention personnelle du chef de l'Etat pour dénoncer cette violence qui transforme les stades en champs de bataille, incite à dire, selon les psychologues, que la violence dans les stades est un problème d'éducation. Dès lors, qu'il s'agit de faire son travail, il faudra aller jusqu'au bout. Pour endiguer le mal, le diagnostic doit être minutieux, le constat fidèle, l'analyse réaliste et la réaction immédiate et intransigeante. Il y va de ce sport que l'on a du mal à qualifier de roi. La gestion du football national par la FAF et la LNF laisse à désirer, tant beaucoup de responsables sont loin d'être à la page avec le football moderne et une gestion rigoureuse. Il en est de même au niveau des clubs, où les dirigeants viennent pour des intérêts extra-sportifs, délaissant de fait le côté éducation des masses sportives.