Les deux dirigeants tentent de préparer le premier sommet de chefs d'Etat et de gouvernement sur le projet d'Union méditerranéenne prévu à Paris le 13 juillet prochain. Madrid prend à bras-le-corps le projet de l'Union méditerranéenne initié par Paris. Pour ce faire, le duo Zapatero-Sarkozy embarque sur le même navire. Ensemble, ils partent à la conquête de la Méditerranée. Le président français, Nicolas Sarkozy, et le chef du gouvernement espagnol, José Luis Rodriguez Zapatero, effectueront, prochainement, des déplacements à travers tous les pays méditerranéens. L'objectif: convaincre les pays concernés. «Nous avons décidé de procéder à des déplacements communs en Méditerranée aussi bien au niveau des ministres des Affaires étrangères, que des Premiers ministres que des chefs d'Etat pour faire avancer le projet de l'Union pour la Méditerranée», a fait savoir le président Sarkozy, au cours d'une conférence de presse, co-animée, jeudi à Paris, avec le président du gouvernement espagnol, M.Zapatero. Désormais, la France et l'Espagne accordent leurs violons, pour la promotion du projet français. La France vient de trouver un partenaire pour la promotion de son projet. Cette association intervient à quelques mois de la prochaine réunion de Paris consacrée à l'explication de ce projet. «Nous effectuerons des déplacements pour préparer le sommet de Paris de l'été prochain», a précisé M.Sarkozy. Comme prévu, Paris abritera, le 13 juillet prochain, le premier sommet de chefs d'Etat et de gouvernement relatif au projet d'Union méditerranéenne. Ce sommet interviendra a une dizaine de jours avant la prise de fonctions de la France à la présidence de l'Union européenne, prévue à partir du 1er juillet 2008. C'est dans cette optique que le dirigeant français, de la droite, et son homologue espagnol, socialiste, se sont promis de «travailler main dans la main» pour porter ensemble le projet d'Union de la Méditerranée. Le sommet de Paris sera une occasion pour préciser le nombre de pays visés par l'Union méditerranéenne et d'expliquer ses contours, son organisation, son mode de fonctionnement et ses ressources mobilisables pour en garantir la faisabilité. Face aux «flous» entourant le projet Sarkozy, un bon nombre de pays ont préféré jouer la prudence. Les pays européens restent sceptiques. Perçue comme un élément clé de l'autre rive de la Méditerranée, l'Algérie n'a toujours pas affiché sa position quant à l'initiative française. Du moins pour l'instant, Alger n'est ni pour, ni contre le projet du président français. On préfère débattre du projet d'abord, pour se prononcer ensuite. Mourad Medelci, ministre algérien des Affaires étrangères, a affirmé, à maintes fois, qu'«il y a encore beaucoup à convaincre au niveau européen et au niveau de la rive sud de la Méditerranée». Le Vieux Continent relance, plutôt, le processus de Barcelone. Lors de sa visite en Algérie, le président de l'Union européenne, Hans-Gert Poeottering, avait relancé le débat: «Il faut intensifier les efforts pour relancer le processus de Barcelone», avait-il déclaré lors de sa visite à Alger. Et de poursuivre: «Nous ne sommes ni contre ni pour le projet du président français. Mais il faut attendre et surtout discuter et débattre cette idée dans toutes ses dimensions.» Cette déclaration a été interprétée comme une mise au point par Paris. Elle se veut, indirectement, une contre-attaque à la politique «sarkozienne». Pour l'instant, le duo Zapatero-Sarkozy se situe entre les deux rives de la Méditerranée. Le chemin sera long pour arriver à convaincre du bien-fondé de ce projet.