Les cours de certaines matières premières commencent à refluer : fin de bulle et début de krach ?Certainement pas ! On l'avait pensé dans le Cyclope 2007, mais la leçon de l'édition 2008 est que la hausse des matières premières est un phénomène durable. La vraie nouveauté, c'est que cette poussée touche aussi les denrées : le blé, le riz, le soja sont au top. Sauf le sucre, exception qui confirme la règle.Les experts de Cyclope s'attendent à une année 2008 erratique et imprévisible pour le pétrole mais aussi pour les métaux qui devraient rester "au plus haut", alors que les produits agricoles se tasseraient en raison de récoltes céréalières attendues exceptionnelles."En 2008, tout est possible pour le pétrole", explique la 22e édition de cette "bible" annuelle des matières premières, présentée mardi. "A conditions géopolitiques et climatiques normales, le pétrole devrait voir ses cours s'effriter, mais il y a tant de +si+ que la seule prévision honnête pour 2008 est celle d'une large fourchette de prix moyen entre 60 et 120 dollars", selon le rapport.Le baril de pétrole, qui valait 50 dollars il y a 14 mois, flirtait mardi à New York avec les 130 dollars, un nouveau record. Cyclope n'écarte toutefois pas un pétrole à 150 dollars si cet été les cyclones sont violents et dévastateurs aux Etats-Unis.Jamais depuis 1974, année du premier choc pétrolier, les marchés des matières premières n'avaient enregistré des hausses aussi spectaculaires.En 2007, métaux industriels mais aussi précieux, tourteaux de soja, blé ou riz ont volé de record en record sous l'effet d'une demande sans précédent des pays émergents, Chine en tête, mais aussi de la spéculation. Même si cette dernière "n'est que l'écume sur les vagues", selon Cyclope. Seul le sucre a vu son prix baisser de 25% l'an dernier.Le marché de l'art n'a pas échappé à la frénésie spéculative: un triptyque de l'Irlandais Francis Bacon a atteint à la mi-mai 82,6 millions de dollars, somme la plus élevée jamais atteinte par une oeuvre contemporaine. Selon Cyclope, la flambée des prix des ressources naturelles est durable, les experts s'interrogeant sur les réserves disponibles. De plus, les économies des pays émergents pèseront en 2008 aussi lourd que celles des pays occidentaux.