La déclaration de politique générale du gouvernement Belkhadem est attendue pour le mois de juin prochain au niveau de l'Assemblée nationale, comme le stipule l'article 84 de la Constitution qui oblige tout gouvernement à présenter annuellement à l'Assemblée populaire nationale, une déclaration de politique générale. A cet effet, le chef du gouvernement, M. Abdelaziz Belkhadem, est tenu de déposer dans les jours à venir au niveau du bureau de l'Assemblée nationale, le projet de déclaration de politique générale du gouvernement, afin de programmer dans un délai de 10 jours la séance plénière pour présenter la déclaration devant les députés, qui sera également débattue. D'après la Constitution, la déclaration de politique générale donne lieu à débat sur l'action du gouvernement. Ce débat peut s'achever par une résolution. Il peut également donner lieu au dépôt d'une motion de censure par l'Assemblée populaire nationale, conformément aux dispositions des articles 135, 136 et 137. Le chef du gouvernement peut demander à l'Assemblée populaire nationale un vote de confiance. Si la motion de confiance n'est pas votée, le chef du gouvernement présente la démission de son gouvernement. Dans ce cas, le président de la République peut avant l'acceptation de la démission, faire usage des dispositions de l'article 129. Le gouvernement peut également présenter au Conseil de la nation une déclaration de politique générale. A noter que la dernière déclaration de politique générale du gouvernement a été présentée par l'ex-chef du gouvernement M. Ahmed Ouyahia le 22 juin 2005. En mai 2006, Ahmed Ouyahia a remis sa démission. L'actuel chef du gouvernement avait présenté, à l'époque au niveau des deux chambres du Parlement, le programme de l'exécutif qualifié comme étant une feuille de route pour l'accélération de l'application du programme du président de la République. A noter que rien d'officiel n'a été annoncé dans ce cadre ; cependant, un mouvement particulier a été constaté au niveau de l'Assemblée nationale, et certains députés comptent saisir le bureau de l'Assemblée. La déclaration de politique générale portera probablement sur l'application des différents programmes relatifs au développement socioéconomiques et, également, la situation sécuritaire, les réalisations et les lacunes constatées dans le différents secteurs. Il y a lieu de souligner que ladite déclaration, attendue avant la fin de la session de printemps du Parlement qui sera clôturée en juillet prochain, intervient dans un contexte difficile, marqué par la dégradation du pouvoir d'achat causé notamment par la flambée des prix des produits de large consommation, qui a causé la montée de la tension sociale à travers les différentes grèves tenues par les syndicats autonomes dénonçant la crise du pouvoir d'achat et la nouvelle grille des salaires de la Fonction publique. A citer également les différentes émeutes qu'a connues le pays dans les wilayas de Chlef, Oran et dernièrement Ghardaïa même si les principales causes ne sont pas toujours liées aux problèmes sociaux, notamment, le chômage, mais c'est un élément important dans l'alimentation de ces émeutes. La politique de subvention engagée par le gouvernement pour certains produits n'a pas pu régler la situation dans un marché dominé par les spéculateurs et une dépendance grave vis-à-vis de l'extérieur en matière d'importations, lesquelles ont augmenté de 30% en une année et atteignant 27,8 milliards de dollars en 2007, selon les dernières statistiques données par le gouvernement. Si la croissance économique a atteint 5% grâce aux recettes du pétrole, l'industrie algérienne patine toujours avec une nouvelle baisse enregistrée en 2007 avec 0.8% de croissance, contre 1% en 2006, d'où l'urgence de mettre en œuvre au plus vite la nouvelle stratégie industrielle.