L'Algérie est bien décidée à se doter de sa propre industrie automobile très prochainement. C'est ce qu'a annoncé le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, lors d'une séance plénière tenue ce jeudi au Conseil de la nation consacrée aux questions orales. Dans une déclaration à la presse, il a souligné que l'Algérie négocie actuellement avec un groupe étranger l'installation d'une usine de construction automobile, en partenariat avec l'Algérie. La négociation porte notamment sur le taux de participation du partenaire algérien et le nombre d'emplois, sans donner le nom des candidats en lice. "Ils seront connus dans les deux à trois mois à venir", selon le ministre. A noter que plusieurs noms de constructeurs mondiaux, dont des français, des italiens et des asiatiques circulent à Alger pour la construction d'une telle usine. A rappeler que Renault-Nissan a opté pour un investissement d'un milliard d'euros pour s'installer au Maroc.M. Temmar a indiqué que le projet prévoit un taux d'intégration de 15% de composants automobiles fabriqués sur place avant d'arriver à 40% après 5 ans. En effet, l'Algérie a entamé depuis trois ans des contacts avec plusieurs grandes entreprises étrangères afin de trouver un partenaire pour la mise en place d'une entreprise publique d'industrie automobile, notamment, le montage de véhicules. Le ministre a expliqué qu'il s'agit d'une entreprise d'Etat pour permettre à l'Algérie de travailler avec ses partenaires étrangers et promouvoir l'industrie automobile. Dans ce contexte, il a ajouté que le partenaire étranger sera le bienvenu même s'il désire construire une unité en Algérie à 100%. Le ministre qui a souligné que ce type d'industrie est considéré comme une priorité dans la nouvelle stratégie industrielle, a affirmé que l'Algérie possède des atouts essentiels pour la mise en place de l'industrie automobile, notamment l'existence d'un marché national. Sur ce point, il a indiqué que le parc automobile algérien a enregistré ces dernières années une augmentation constante. D'ailleurs, en 2007 il comptait deux millions de voitures légères, 57 000 véhicules utilitaires et 54 000 camions. Les importations de véhicules ont atteint 3 milliards de dollars en 2007. Selon le ministre, le marché algérien est le deuxième plus grand marché africain après l'Afrique du Sud, avec 91% de concessionnaires étrangers. Il a souligné, aussi, l'existence des sous-traitants, qui sont au nombre de 200 au même titre que l'industrie hydrocarbure et pétrochimique ainsi que l'existence d'une industrie de la sidérurgie, du verre et du plastique considérés comme les matières premières essentielles pour la réussite d'une telle industrie. Il sera question aussi de la production d'accessoires en partenariat avec un sous-traitant étranger, et de pièces détachées, pour lesquelles, il y a également des contacts avec deux grandes entreprises européennes, selon M. Temmar. Ces produits sont destinés à l'approvisionnement de l'industrie automobile nationale ou à l'exportation, a précisé le ministre. Le ministre fera également remarquer que l'Algérie a pris du retard dans l'industrie de l'automobile qui est une industrie lourde et demande la maîtrise de la technologie, à cause de la situation politique et économique difficile qu'elle a connu dans les années 90. Dans ce cadre, il a expliqué que les grandes entreprises dans les années 90 se sont dirigées vers les pays de l'Est et l'Iran. Pour le ministre, l'Algérie peut accélérer la mise en place d'une industrie automobile, mais l'important c'est de trouver le partenaire étranger afin de garantir le financement et la technologie. Il se fera rassurant en indiquant que les discussions sont très avancées avec de grandes entreprises étrangères pour travailler avec les sous traitants algériens. Par ailleurs, et en réponse à une question portant sur les IDE, M. Temmar a souligné que l'importance des IDE n'est pas uniquement dans l'argent mais dans le transfert de la technologie, la création et la gestion, lesquelles devraient permettre à l'Algérie de s'intégrer dans le marché mondial. Il a ajouté que l'Algérie a choisi d'associer ses intérêts avec ceux de ses partenaires. A ce titre, il a rappelé les différentes dispositions prises pour la promotion des investissements, notamment, la création de l'Aniref comme intermédiaire en matière du foncier, la réorganisation de l'Andi et dans le cadre de l'accompagnement de l'investissement. Il mettra néanmoins en exergue l'absence d'un marché financier et d'une main-d'œuvre qualifiée. Enfin, le ministre a exprimé son accord pour la présentation d'un bilan sur l'industrie et la promotion de l'investissement au niveau du Parlement.