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Négociations en cours pour la réalisation d'une usine de montage de véhicules particuliers Temmar, ministre de l'industrie au sénat : avec des constructeurs étrangers
Le développement d'une industrie d'assemblage de véhicules particuliers dans le pays est prévu par la nouvelle stratégie industrielle. Le ministre de l'Industrie et de la Promotion des investissements, M. Abdelhamid Temmar, a souligné jeudi que le partenaire étranger et le taux de participation de la partie algérienne dans la création d'une entreprise de construction automobile “seront connus dans les deux à trois mois à venir”. En marge d'une séance plénière du Conseil de la nation consacrée aux questions orales, le ministre a ajouté que son département poursuivait toujours ses négociations avec de grandes entreprises européennes et asiatiques en vue de la création d'une entreprise spécialisée dans la construction automobiles en Algérie. Les négociations en cours portent sur les postes d'emploi qui seront créés grâce à ce projet et le lieu de son implantation, a indiqué M. Temmar. Le ministre n'a pas écarté également l'éventualité d'une participation étrangère individuelle en matière de montage automobile en Algérie. Selon la formule adoptée dans le cas où ce projet viendrait à se concrétiser, 40% des composantes du véhicule seraient, à moyen terme, de fabrication nationale, plusieurs sociétés industrielles nationales étant pionnières en la matière, a-t-il souligné, affirmant que l'Algérie possède un tissu industriel important en matière de sous-traitance industrielle relative à la construction de véhicules. Le ministre avait auparavant répondu à une question d'un membre du Conseil de la nation sur les perspectives de développement de l'industrie automobile en Algérie. Il a souligné, à ce propos, que son département avait entrepris des contacts avec deux sociétés internationales pour le développement de la fabrication des accessoires automobiles en Algérie en partenariat avec des sociétés algériennes de sous-traitance, ou la fabrication de pièces détachées en collaboration avec de grandes entreprises internationales. Ces produits sont destinés à l'approvisionnement de l'industrie automobile nationale ou à l'exportation, a précisé le ministre M. Temmar qui a rappelé, en outre, que “le retard” enregistré par l'Algérie dans le domaine de l'industrie automobile, par rapport aux autres pays en développement, est dû à “la situation difficile qu'a connue l'économie nationale dans les années 1990”. Evoquant les atouts de l'Algérie en la matière, le ministre a cité la présence d'un tissu industriel composé de centaines de sociétés de sous-traitance industrielle qui traitent essentiellement avec des sociétés nationales spécialisées dans la construction de véhicules industriels. Outre ce tissu auquel il a appelé à son développement, M. Temmar a évoqué également une base industrielle nécessaire à la création de l'industrie automobile. Il s'agit, notamment, a-t-il dit, de la sidérurgie, le plastic, l'industrie du verre ainsi que divers produits pétroliers. Le ministre a souligné, dans ce contexte, que le marché algérien des véhicules est prometteur eu égard au volume du parc automobile national qui enregistre une augmentation d'année en année. Le nombre de véhicules a dépassé, fin 2007, les deux millions de voitures légères, 57 000 véhicules utilitaires et 54 000 camions. Eu égard à la valeur des importations de l'Algérie en véhicules qui a atteint 3 milliards de dollars l'année dernière, dont 90% ont été importés par des concessionnaires de sociétés étrangères, l'Algérie est considérée comme le deuxième plus grand marché au monde au niveau continental après l'Afrique du Sud, a ajouté M. Temmar. Les atouts algériens : la position géostratégique et l'importance du marché À noter que la stratégie industrielle prévoit de développer la filière montage de véhicules en Algérie. Le ministre de l'Industrie était monté au créneau à plusieurs reprises pour demander aux constructeurs Renault et Peugeot en particulier d'investir dans le montage de véhicules en Algérie. Ces derniers ont préféré le Maroc. Ils n'avaient pas répondu aux sollicitations algériennes. Le ministre de l'Industrie était aller alors jusqu'à menacer de restrictions les grands constructeurs qui se contentent de distribuer leurs produits sur le marché sans aucune contrepartie. Ce nouveau langage semble avoir porté ses fruits puisque suivant le ministre des discussions sont en cours avec de grands constructeurs européens et asiatiques pour la réalisation d'usines de montage de véhicules particuliers en Algérie. Le taux d'intégration serait de 40% en cas de concrétisation de ces projets. Selon le ministre, une principale condition préalable est réunie pour la réalisation de ces projets : l'existence d'un tissu important de sous-traitance. Il faut rappeler que le projet de montage du premier véhicule algérien avec Fiat a échoué. Ce constructeur s'était retiré, en dépit de la réalisation d'une usine à Tiaret où ne manquait que l'équipement, pour des questions de coût de la voiture. À la fin des années 1990, le sud-coréen Daewoo avait projeté d'installer une usine de montage de véhicules particuliers sur le site de la SNVI à Rouiba. Ce projet est resté sans suite. Daewoo automobile avait connu par la suite la faillite. Deux atouts semblent jouer aujourd'hui en faveur de la concrétisation de ces projets : la position géostratégique de l'Algérie à la porte de l'Europe et de l'Afrique et l'importance de son marché, considéré comme le second sur le continent. Le cœur des négociations portera sans doute sur la rentabilité de ces projets et les garanties que la partie algérienne devra assurer aux partenaires étrangers pour faciliter l'implantation de ces usines. Elles porteront également sur l'arbitrage entre l'exportation des véhicules et la couverture des besoins locaux. Synthèse N. R.