"L'homme qui a mis le monde sur la corde raide" avec le prix du pétrole qui dépasse les 120 dollars, a eu son doctorat au Texas écrit El Mercurio. Mais clairement, il ne se laisse pas manipuler par les Américains : "pendant que George Bush demande d'augmenter la production, Khelil lui répond que la faute, il faut la chercher dans le dollar", ajoute le journal chilien. "Le baril de pétrole peut atteindre 200 dollars". Avec cette phrase, Chakib Khelil, président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole a fait les titres des journaux du monde entier.Khelil parle cinq langues de manière fluide : l'arabe, l'anglais, le français, l'allemand, l'espagnol et le portugais, et il y a ceux qui disent que son anglais est supérieur au reste. Cet ingénieur de 68 ans a fait des études universitaires aux Etats-Unis. Il bouge comme un poisson dans l'eau quand il s'agit de l'énergie. C'est la seconde fois en cette décennie qu'il est président de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole, qui possède plus de 70% des réserves mondiales de l'énergie. Il a surpris le monde Khelil ne se laisse pas intimider par les mots de George W. Bush qui appelle à l'augmentation de la production et, ces derniers temps, il n'a montré aucun doute sur le fait que c'est la faiblesse du dollar qui a provoqué les prix élevés actuels du baril de pétrole. En fait, le 29 avril, Khelil a surpris le monde entier avec le calcul suivant : à chaque fois que le dollar chute de 1%, le prix du baril augmente de 4 dollars. "Les réserves sont grandes, la demande est en train de se désaccélérer, l'approvisionnement est satisfaisant". Le leader est lassé de ces faux procès "Donc, normalement, sans problèmes géopolitiques, ni chute du dollar, les prix du pétrole ne seraient pas à ce niveau", a-t-il dit à la presse mondiale. Et ce ne sont pas les seuls calculs que ce leader a fait, lassé de voir qu'à chaque fois que le prix de "l'or noir" augmente, le monde regarde les pays de l'Opep avec des yeux accusateurs. Ces arguments ont été : le goulot d'étranglement dans le raffinage, les autres pays pétroliers qui ne sont pas membres de l'Opep, ainsi que les impôts sur les produits dérivés prélevés par les pays industrialisés. "Ces pays perçoivent quatre fois le montant que reçoivent les pays producteurs", a-t-il déclaré au journal argentin le Clarin. Laissant ainsi entendre de manière permanente et dans toutes ses déclarations que ce ne sont pas eux uniquement qui peuvent et doivent faire quelque chose. Et il sait de quoi il parle, personne n'en doute. L'homme sait de quoi il parle Il est resté durant 3 ans aux Etats-Unis, période durant laquelle il a travaillé pour les multinationales Shell et Phillips Petroleum, mais il est retourné en Afrique en 1971 comme conseiller du Président pour les affaires énergétiques. Ce fait, il y a certains qui assurent que Khelil, désigné comme conseiller de Houari Boumediene, président algérien de l'époque, a été l'un des principaux initiateurs de la fusion du monde islamique et de l'Amérique latine dans l'Opep pour combattre les plus grandes compagnies pétrolières occidentales."Ce fut une décision qui impliquait pour les pays producteurs d'acquérir le contrôle des prix du pétrole et de sa production", a-t-il dit sur ce thème au journal le Clarin. Sa proximité avec les pays de l'Amérique latine remonte à cette époque et celle-ci s'est renforcée avec son entrée en 1980 à la Banque mondiale, là où il est resté durant presque deux décennies s'occupant des projets pétroliers pour l'Afrique, l'Amérique et l'Asie, et où il a terminé comme chef de l'Unité de l'énergie pour l'Amérique latine.