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Les tensions sociales en Algérie : une gouvernance à revoir
Publié dans Le Maghreb le 03 - 06 - 2008

La société de marché incitant naturellement à plus d'efforts et de dynamisme et la solidarité dans la compétition implique de cesser d'exclure sous peine de devenir une société de décadence. Ainsi les problèmes doivent être absorbés différemment et cela passe par une réflexion collective sur la justice au sens sociétal. Car le lien est fort entre justice et équité afin de dépasser la conception commune aujourd'hui qui prédomine d'injustice, encore qu'il n'existe pas de justice et d'équité absolues. L'universalité de la justice n'existant pas, elle dépend du moment daté et du mouvement historique. Une société dynamique en forte croissance offre des espoirs individuels plus grands en tolérant certaines inégalités qu'une société dont l'économie en stagnation où l'avenir est incertain. Paradoxalement, en dynamique, certaines inégalités à court terme profitent aux plus défavorisés à moyen terme si l'on respecte les droits fondamentaux. Dans un tel contexte il faut identifier lés inégalités qui doivent être combattues (inefficaces et injustes) et trouver le niveau acceptable d'inégalités nécessaires pour assurer le dynamisme de l'économie. Il ne sera plus question de la simple égalité d'accès à des prestations banalisées mais l'équité par la discrimination positive privilégiant le renforcement des relations professionnelles, la relance des négociations collectives branche par branche grâce à de nouvelles méthodes de travail fondées sur l'innovation continue. Dans ce cadre, afin de réaliser la symbiose entre l'efficacité économique et l'équité, il me semble important d'agir sur trois leviers complémentaires à savoir une politique axée sur une nouvelle politique de l'emploi et des salaires liés à une éducation de qualité qui doit être la priorité des priorités ( flexibilité et sécurité) ; une nouvelle politique de la protection sociale et enfin une nouvelle politique fiscale. En ce qui concerne l'emploi la politique passée et actuelle a été de préférer la distribution de revenus (salaires versés sans contreparties productives) à l'emploi, c'est à dire contribuant implicitement à favoriser le chômage, en n'oubliant jamais cette règle économique d'or que c'est l'entreprise qui créé des emplois à valeur ajoutée. Aussi s'agit-il de modifier les pratiques collectives et réduire les à-coups sur l'emploi en accroissant la flexibilité des revenus et des temps de travail par une formation permanente pour permettre l'adaptation aux nouvelles techniques et organisations. La solution la plus sure est de s'appuyer sur la qualification, la professionnalité des salariés allant de pair avec la spécialisation internationale de l'économie. L'avenir est dans les gisements importants d'emplois sur les activités de services, des emplois de proximité ce qui impliquera le développement important dans les années à venir des services marchands rendus nécessaires par l'élévation du niveau de qualification. Pour cela une place importante doit être donnée à la négociation collective où l'Etat se confinera à son rôle en matière de minima de salaires et de grilles de classifications professionnelles et d'introduire des incitations comme celui d'abaisser les cotisations sur les bas salaires afin de diminuer les coûts relatifs des emplois. Cependant, en allégeant les charges, il faudra mesurer le prix de cet effort de redistribution par les actions ciblées de solidarité nationale en évitant de décourager les activités économiques. D'une manière générale il y a urgence d'un système d'éducation évolutif s'adaptant à la nouvelle conjoncture internationale par des réformes depuis le primaire jusqu'au supérieur en passant par la formation professionnelle par une formation permanente afin d'éviter des diplômés chômeurs avec la baisse du niveau, et donc améliorer la qualité : c'est que la majorité des salariés n'ont pas à ce jour bénéficié de formation professionnelle. Dans le cadre de l'amélioration de la qualité qui s'est nettement détériorée, il est souhaitable une décentralisation de la gestion de l'éducation d'une manière globale afin de faire jouer la concurrence régionale et son adaptation aux besoins de la société. Le deuxième axe celui d'une nouvelle gestion de la sécurité sociale favorisant l'emploi et la cohésion sociale. Car force est de reconnaître qu'avec la baisse de la salarisation due à l'accroissement du chômage, cela pèse sur le compte de la sécurité sociale et par la présence à la fois des dépenses de transfert et leur mode de financement, le déficit étant couvert par des prêts à moyen terme qui sont supportés sur les générations futures. Aussi la pérennité du système risque d'être menacé à moyen terme et nécessite de profondes réformes structurelles. Le non paiement des retraites les années passées et peut être futures si la panne dans le développement persiste, doit nous faire réfléchir par des mesures pérennes et non conjoncturelles. D'une manière générale, ce n'est pas un changement d'assiette des prélèvements qui résoudra les problèmes mais dans la maîtrise de la dépense aussi bien la dépense globale que la dépense remboursée, car dans cette sphère spécifique, celui qui consomme n'est pas nécessairement celui qui finance, et cela n'est pas neutre pour l'activité productive. Aussi l'ensemble des dépenses de la sécurité sociale ne doit pas croître, en volume, plus vite que la croissance du produit intérieur brut (PIB). Cette rationalisation des dépenses ne saurait signifier restriction aveugle afin de permettre de couvrir les besoins des plus démunis, supposant des enquêtes ciblées sur le terrain, l'actuelle politique étant inefficace malgré que 10% du PIB soient consacrés aux transferts sociaux. Enfin dernier axe une nouvelle politique fiscale car le système d'impôt est au cœur même de l'équité, mais l'impôt pouvant tuer l'impôt car il modifie l'allocation des ressources réalisée. Le niveau de l'impôt direct dans une société mesurant le degré d'adhésion de la population, il s'agit d'imaginer un système fiscal efficace qui doit trouver le moyen de prélever des recettes en perturbant le moins possible les mécanismes qui conduisent à l'optimum économique et s'articuler autour des prélèvements faiblement progressifs sur des assiettes larges, ce qui n'altérerait pas nécessairement leur caractère redistributif. En bref, l'handicap majeur de toute société est l'intervention autoritaire, vision du passé, des pouvoirs publics avec une bureaucratisation croissante. Or le but du bureaucrate est de donner l'illusion d'un gouvernement même si l'administration fonctionne à vide, en fait de gouverner une population infime en ignorant la société majoritaire. Nous aurons ainsi une triple conséquence : 1ère conséquence : une centralisation pour régenter la vie politique, sociale et économique du pays ; 2ème conséquence : l'élimination de tout pouvoir rival au nom du pouvoir bureaucratique ; 3ème conséquence : la bureaucratie bâtit au nom de l'Etat des plans dont l'efficacité sinon l'imagination se révèle bien faible. Car cette intervention autoritaire en cas de malaise social, cristallise le mécontentement populaire sur le pouvoir d'Etat et aboutit à un affrontement direct entre la puissance publique et l'opinion. Or, le passage de l'Etat de " soutien contre la rente " à l'Etat de droit " basé sur le travail et l'intelligence " et la démocratisation centrale et locale tenant compte de notre anthropologie culturelle est un pari politique majeur pour éviter cette société anomique et ce cycle descendant analysé minutieusement par Ibn Khaldoun. En fait, concilier l'efficacité économique et une profonde justice sociale dans le cadre d'une économie ouverte et d'une réelle décentralisation (la régionalisation économique) et non déconcentration, la maîtrise du temps étant le principal défi des gouvernants au XXIème siècle en cette ère de mondialisation irréversible , constitue en fin de parcours, le défi principal de l'Algérie. Cela implique une réorientation urgente de toute la politique économique et sociale actuelle, et donc le mode de gouvernance qui a montré ses limites, la vertu des grands dirigeants étant de reconnaître leurs erreurs et de se corriger, la fuite en avant étant suicidaire pour les générations futures.
Docteur Abderrahmane
MEBTOUL
Expert International
Suite et fin.
1)La mauvaise gouvernance frappe à toutes les portes , quotidien d'Oran septembre 2005- La corruption socialisée Algérie quotidien d'Oran mai-juin 2006 nouvelle république- liberté- économie contributions reproduites sur le site international www.google.fr. La refonte des institutions en Algérie a été abordée dans une longue contribution de Abderrahmane Mebtoul à la revue internationale africaine Cafrad ( organisme sous l'égide de l'Unesco) à paraître juin 2008-


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