Le vice-président de la compagnie pétrolière nationale du Venezuela "PDVSA", M. Luis Felipe Vierma, est en visite Alger à l'occasion de la Foire internationale d'Alger. Dans ce sens, il animera, en compagnie de l'ambassadeur de la République bolivarienne du Venezuela à Alger, M. Hector Michel Mujica, un point de presse. Il faut dire que le Venezuela est l'un des plus gros exportateurs de pétrole au monde. C'est le sixième exportateur mondial et produit 3,3 millions de barils par jour selon les chiffres officiels, 2,4 millions, selon l'Agence internationale de l'énergie (AIE). Le Venezuela dispose d'une des plus grandes réserves d'hydrocarbures au monde, ce qui place le pays au cinquième rang en termes de réserves prouvées. De plus, il représente approximativement la moitié des réserves de pétrole de la région. Avec la réserve de "Orinoco Belt". PDVSA a une capacité de production d'environ 4 millions de barils/jour (de 600 000 m⊃3;), alors que la production excède à peine 3 millions de barils/jour (de 500 000 m⊃3;). Aussi, le Venezuela a relevé de 30 milliards de barils ses réserves avérées de pétrole brut, à la fin avril, lesquelles atteignent désormais les 130 milliards de barils. Néanmoins, le fait le plus marquant au Venezuela reste la ligne de conduite initiée par le président vénézuelien, Hugo Chavez, dans la gestion des recettes pétrolières. "Investir dans l'homme" est un leitmotiv. Dans ce sens, le président vénézuelien a initié une série de réformes devant assurer le développement social. Pour éliminer les problèmes de malnutrition, le gouvernement a créé, en septembre 2004, des magasins d'alimentation dénommés Mercal, et dont les articles sont subventionnés par l'Etat à hauteur de 30%. Près de 14 000 points de vente ont été installés à travers le pays, même dans les coins les plus reculés. Au niveau de l'éducation, près de 1,5 million de Vénézuéliens ont appris à lire grâce à la campagne d'alphabétisation dénommée "Mission Robinson I". En décembre 2005, l'Unesco a décrété que l'illettrisme avait été éradiqué au Venezuela. La "Mission Robinson II" a été lancée afin d'amener l'ensemble de la population à atteindre le niveau du collège. A cela s'ajoutent les "Missions Ribas" et "Sucre" qui ont permis à plusieurs dizaines de milliers de jeunes adultes d'entreprendre des études universitaires. Sur le plan sanitaire, un système public a été mis en place, afin de garantir l'accès gratuit aux soins à tous les Vénézuéliens. La Mission Barrio Adentro, lancée il y a trois ans, a eu des résultats exceptionnels. Près de 17 millions de personnes ont ainsi pu être soignées par les structures médicales nouvellement construites, alors qu'auparavant moins de 3 millions de personnes avaient un accès régulier aux soins. Près de 175 millions de consultations ont été réalisées depuis 2003. Le taux de mortalité infantile a été réduit à moins de 10 pour mille. Mais le point nodal de ces réformes reste la récupération des richesses de la nation via des nationalisations ayant touché divers secteurs. Aussi, le Venezuela a parachevé la nationalisation de sa riche région pétrolière de l'Orénoque en obtenant de plusieurs multinationales qu'elles lui cèdent le contrôle de co-entreprises. Dans ce sens, le Venezuela a signé un mémorandum d'entente avec les multinationales pétrolières Total (France), Statoil (Norvège), Chevron (USA) et BP (britannique) prévoyant l'augmentation de 39% à 78% en moyenne de la part de la compagnie pétrolière nationale dans les entreprises mixtes opérant dans la région pétrolière de l'Orénoque. En revanche, aucun accord n'a pu être trouvé avec les deux majors pétrolières américaines, ConocoPhillips et ExxonMobil. Ce dernier préférant manipuler l'arbitrage international afin s'approprier les réserves de l'Orénoque. Une tentative vaine, puisque les instances judiciaires internationales ont débouté ExxonMobil. Aussi, le Venezuela s'est engagé sur la voie du renforcement de la coopération Sud-Sud. C'est ainsi qu'il a été l'un des initiateurs de la Banque du Sud aux côtés du Brésil, la Bolivie, l'Equateur, l'Argentine, l'Uruguay et le Paraguay et ce, dans l'objectif de financier des projets de développement dans la région. Il est utile de noter que depuis quelques années, le partenariat entre l'Algérie et le Venezuela dans le domaine énergétique est de plus en plus actif. Dans ce cadre, 420 étudiants vénézueliens vont bénéficier d'une formation de cadres en pétrochimie. Cette formation sera assurée au niveau des complexes pétrochimiques d'Arzew (Oran) et de Skikda. En outre, Sonatrach devrait ouvrir prochainement un bureau à Caracas pour développer son activité dans ce pays.